Conrad MAUTER
1742 - 14 mai 1810

Reçu Maître le 10 septembre 1777





Né en Allemagne, il est déjà cité comme ouvrier libre, rue du Faubourg-Saint-Antoine, en 1768. Il déploie une grande activité et ses affaires ne tardent pas à prospérer. A partir de 1782 et jusqu'à la Révolution, il fournit de nombreux meubles, aussi bien de luxe que de service, pour les résidences du Comte d'Artois, frère du Roi et futur
Charles X. Ces meubles sont livrés au palais du Temple, aux Châteaux de Bagatelle, Saint-Germain-en-Laye, Maisons. En 1791, des commodes lui sont commandées pour la cour au Château de Saint-Cloud. Plusieurs hauts personnages du royaume, de riches amateurs complètent sa clientèle.


Sous le Directoire puis le Consulat, Mauter poursuit ses fabrications, notamment de tables de toutes espèces, certaines à mécanique, dont il s'était fait une spécialité dès le début de sa carrière. A son décès, son entreprise sera rachetée par Nicolas-Louis Sandrin.


Mauter a laissé quantité de bons meubles Louis XVI classiques presque tous en acajou, très sobres, de lignes pures : moulures rigoureuses fréquemment renforcées de baguettes d'encadrement en cuivre, colonnes et pilastres cannelés habituels, fabrication toujours très finie. Il s'agit principalement de commodes, de secrétaires, de petits bureaux plats ou à cylindre, de bonheurs-du-jour, de bibliothèques et, bien entendu, de toutes sortes de tables de salon, de guéridons, de tables de jeu. Mentionnons, parmi beaucoup d'autres meubles en acajou, une grande table à deux volets rabattables, reposant sur huit pieds réunis par des barreaux (dimensions fermée : 72.5 x 113 x 42.5 cm), vendue à Paris le 19 octobre 1988 (Collection S.H. Rhein), et une table de peintre à plateau à abattant découvrant des casiers, exécutée pour le peintre Louis David (Versailles, 1er décembre 1991).


Quelques meubles seulement, toujours très soignés, sont habillés de placages de bois de rose ou de citronnier, ou encore de marqueteries à motifs géométriques.


Bibliographie

"Le Mobilier Français du XVIIIème siècle"

Page 601

Pierre Kjellberg
Les Editions de l'Amateur - 2002