La Famille Lepaute


Jean-André LEPAUTE
1720 - 1789

Reçu Maître le 2 juin 1759



Jean André Lepaute dit l'Aîné (n. Thonne-la-Long en 1720 ; d. Saint-Cloud le 11 avril 1789)
Horloger du Roi avant octobre 1751 par logement au palais du Luxembourg. Logé aux Galeries du Louvre le 24 décembre 1756. Reçu le 2 juin 1759 par arrêt du 13 mars 1759 le relevant du défaut d'apprentissage. Retiré des affaires en 1775.
Il aurait été initié par son père à la fonderie, à la serrurerie, et naturellement à l'horlogerie monumentale. Il s'établit à Paris vers 1740, époque à laquelle il soumit ses premières recherches sur l'échappement à repos à Louis Amant. Il s'intéressa aux trois domaines de l'horlogerie sur lesquels il fit différents travaux, menés parfois avec son frère (notamment sur la pendule polycamératique). D'autres furent menés en collaboration avec Pierre III Le Roy, avec lequel il avait "contracté...une société par laquelle (J.A. Lepaute) a la faculté d'exécuter et vendre des pendules de nouvelles constructions aux clauses et conditions portées par lad. société..."

Ce maître a laissé différents écrits dont un remarquable Traité d'horlogerie, publié en 1755, auquel collabora le célèbre astronome et académicien Jérôme de Lalande. Outre les ouvrages cités par Baillie (1951) et Tardy (1980), J.B. Lepaute a publié : Mémoire sur l'echapemens à repos, Donné à l'Académie des Sciences, le 4 août 1753, par Lepaute Horloger du Roi au Luxembourg à Paris, Jacques Chardon, 1753, in 4°, 7p (B.N. V 8741) et Description d'une nouvelle pendule policamératique; pour servir de Supplément au Traité d'Horlogerie. Paris, Chardon, 1760, in 4°, 10p (catalogue de la Librairie Thomas-Scheler, nouvelle série n° 13, Paris, 1989, sous le numéro 756) et Description de plusieurs ouvrages d'Horlogerie, Paris Chardon, 1766.


Jean-Baptiste LEPAUTE

1727 - 1802

Reçu Maître le 20 décembre 1776



Jean-Baptiste Lepaute dit le Jeune (n. Thonne-la-Long, 6 février 1727 ; d. Paris, 18 février 1802).
Rejoignit son frère à Paris auprès duquel il se forma au milieu des années 1740. Horloger du Roi au même titre que lui, il obtint sa succession dans le logement des Galerie du Louvre, le 11 septembre 1775 (brevet du 27 décembre). Reçu le 20 décembre 1776 comme apprenti des Galeries du Louvre. Retiré des affaires le 14 mai 1789. Membre du Jury chargé de décider les questions relatives au nouveau système horaire (1793)




Activité de l'atelier "Lepaute Horloger du Roi"


Outre le titre d'Horloger du Roi, les Lepaute portèrent ceux d'Horloger du Roi, les Lepaute portèrent ceux d'Horloger de S.A.S. le duc de Bourbon et d'Horloger de Monseigneur, comte d'Artois.
Le logement du Luxembourg, mais surtout celui des Galeries du Louvre étaient si petits qu'il ne fut pas possible aux Lepaute d'y établir de véritables ateliers. Aussi installèrent-ils une annexe, qui devint leur principal établissement, rue de Sèvres à La Croix Rouge, puis rue Saint-Honoré à l'angle de la rue de l'Arbre Sec, et enfin, de 1776 à 1789, place du Palais Royal.

Les premiers travaux documentés de Jean-André Lepaute sont des commandes de la Couronne. L'horloge horizontale du château de la Muette lui fut demandée dès 1748. En 1750, il exécuta, assisté de son frère Jean-Baptiste, celle du palais du Luxembourg, occasion qui leur fit obtenir un logement dans cette demeure. Les deux frères en réalisèrent aussi pour la Verrerie Royale de Sèvres et les châteaux de Saint-Hubert, Bellevue, Choisy ; puis, en 1772, pour l'Ecole Militaire. Jean-Baptiste et ses neveux construisirent celle de l'Hôtel des Invalides, en 1784, et celle de l'Hôtel de Ville de Paris, en 1781-1786.

Parallèlement à ces travaux, les Lepaute produisirent un grand nombre de pendules et de montres, simples ou à complication, dont la qualité des mouvements, jointe à un choix judicieux des caisses, leur valurent une réputation des plus flatteuse. La Description de plusieurs ouvrages d'Horlogerie donne un reflet de leur stock en 1766.

En ce qui concerne les caisses en bronze, ils firent appel pour les modèles qui leur appartenaient à des sculpteurs comme Clodion, J.A. Houdon, J.B. Stouf, G.P. Cauvet et A. Pajou. Pour les pendules du duc de Bourbon, ils adaptèrent des figures de Houdon d'après les dessins des architectes Le Carpentier et de Wailly. Leur beau-frère J.J. Etable de La Brière leur donna le dessin de la caisse de la pendule polycamératique, et F.J. Bélanger et Peyre le Jeune ceux de pendules destinées au comte d'Artois. Ils achetèrent, ou commandèrent, également des caisses aux ciseleurs J. et P. Caffieri, L.P. et P.P. Thomire, R. et J.B. Osmond, E. Martincourt, F. Vion, J.C. Duplessis, L.B. Hervieu, N. Bonnet, J.J. de Saint-Germain, M. Poisson, J. Goyer, E. Roy, J.P. Cottin et à la veuve Gallois. Ils firent fondre certains de leurs propres modèles par C. Bénard, et utilisèrent les services des doreurs L.F Gobert, et F. Rémond. Pour les caisses en marqueterie, ils s'adressèrent à N. Petit et, ponctuellement, à A.J. Jollain, Bernard II Van Risamburgh, J.B. Lependu, F. Goyer, P.C. Montigny, B. Lieutaud, J.F. Leleu et C.A. Stadler. Pour les boîtiers de montres, ils firent appel, entre autres, à L.F. Lefèvre.
La plupart de leurs ressorts furent fournis par les Richard. Leurs cadrans le furent d'abord par Arrouard, puis jusqu'en 1777 par Barbezat, et ensuite par Dubuisson et Merlet. En 1759, ils firent appel au service du cadranier David, et importaient des mouvements en blanc de Suisse par l'intermédiaire des frères Courvoisier du Locle, et de Viguier de Genève.

Selon la formule classique, ils eurent pour clients, directement ou par l'intermédiaire de quelques merciers, la Cour et la Ville, dont Louis XV, Louis XVI, Madame du Barry, les comtes de Provence et d'Artois, Mesdames Victoire et Adélaïde, le duc de Bourbon, la princesse de Monaco, etc. Ils fournissent aussi des pendules astronomiques pour l'Observatoire de Paris, pour le cabinet de Physique du Roi à La Muette et pour l'observatoire personnel de Bailly aux Galeries du Louvre. A l'étranger, Madame Infante, duchesse de Parme, le prince Charles de Lorraine, les rois Ferdinand VI, Charles III et Charles IV d'Espagne, la reine Louise-Ulrique de Suède notamment possédèrent de leurs ouvrages.

Musées

Berlin, Kunstgewerbemuseum ; Espagne, Partrimonio Nacional ; Lisbonne, Musea Nacional de Arte Antigua ; Lyon, musée des Arts Décoratifs ; Metz, musée des Beaux-Arts ; Munich, Residenzmuseum ; New York, Metropolitan Museum ; Paris, Archives Nationales, musée du Louvre, musée national des Techniques, musée Nissim de Camondo ; Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage ; Stockholm, Nationalmuseet ; Versailles, château.



Jean-André LEPAUTE

1720 - 1789

Master 2 June 1759


Jean-André Lepaute, called l'Aîné (b. Thonne-la-Long, 1720; d. Saint-Cloud 11 April 1789)
Horloger du Roi before October 1751 by virtue of lodgings in the Luxembourg Palace. Lodged in the Galeries du Louvre 24 December 1756. Received as master on 2 June 1759 by decree of 13 March 1759 exempting him from lack of apprenticeship. Retired from business in 1775.

His father is thought to have taught him metal-casting, ironwork, and monumental clock-making. He settled in Paris about 1740, when he submitted his first research on stationary escapement to the clodkmaker Louis Amant. He researched the three areas of clockmaking sometimes with his brother (especially on the "polycamérique" clock). Other studies were carried out with Pierre III Le Roy with whom he contracted "...a company by which (J.A. Lepaute) has the right to make and sell clocks of new construction according to the clauses and conditions of the aforementioned company..."

Lepaute left various writings including an impressive Traité d'Horlogerie (Treatise on Clockmaking), published in 1755, in which the famous astronomer and académicien Jérôme de Lalande collaborated. Apart from the works quoted by Baillie in 1951 and Tardy in 1980, J.B. Lepaute published: "
Mémoire sur l'echapemens à repos, Donné à l'Académie des Sciences, le 4 août 1753, par Lepaute Horloger du Roi au Luxembourg à Paris", Paris,Jacques Chardon, 1753, in 4°, 7p (B.N. V 8741). "Description d'une nouvelle pendule policamératique; pour servir de Supplément au Traité d'Horlogerie". Paris, Chardon, 1760, in 4°, 10p (Catalogue of the Librairie Thomas-Scheler, new séries N° 13, Paris, 1989, under N° 756) and "Description de plusieurs ouvrages d'Horlogerie", Paris Chardon, 1766.



Jean-Baptiste LEPAUTE

1727 - 1802

Master 20 December 1776


Jean-Baptiste Lepaute called le Jeune (b. Thonne-la-Long, 6 February 1727 ; d. Paris, 18 February 1802).
Joined his brother in Paris who trained him during the mid-1740s. Became Horloger du Roi on the grounds as his brother and succeeded him in the Galeries du Louvre lodgings on 11 September 1775. Licence granted on 27 December of the same year. He was received as master on 20 December 1776 as apprentice from the Galeries du Louvre. He retired from business on 14 May 1789. Member of the Jury responsible for deciding questions relating to new time system (1793).


Activity of the "Lepaute Horloger du Roi" workshop

Apart from the title Horloger du Roi, the Lepaute also held those of Horloger de S.A.S. le duc de Bourbon and Horloger de Monseigneur comte d'Artois. The accomodation in the Luxembourg Palace and even more that in the Galeries du Louvre was so small that it was impossible for the Lepaute to install proper workshops there. Accordingly, they set up an annex, which became their principal establishment, first in the Rue de Sèvres at La Croix Rouge, then in the Rue Saint-Honoré at the corner of the Rue de l'Arbre Sec and, from 1776 to 1789, in the Place du Palais Royal.

The first documented works of Jean-André Lepaute are orders from the Crown. The monumental clock for the château de la Muette was ordered from him in 1748. In 1750 he and his brother Jean-Baptiste made the great clock of the Luxembourg Palace, which enabled them to obtain lodgings there. The two brothers also made clocks for the Royal Glassworks at Sèvres, the châteaux of Saint-Hubert, Bellevue, and Choisy and, in 1772, the Ecole Militaire. Jean-Baptiste and his nephews constructed the clocks of the Hôtel des Invalides in 1784, and the Paris City Hall clock in 1781-1786.


At the same time, the Lepaute produced a great many clocks and watches, both simple and with complications, the quality of whose movements, together with a careful choice of cases, won them a most flattering reputation. The
Description de plusieurs ouvrages d'Horlogerie gives an indication of their stock in 1766.


As far as the bronze cases were concerned, for their own models, the called on such sculptors as
Clodion, J.A. Houdon, J.B. Stouf, G.P. Cauvet et A. Pajou. For the duc de Bourbon's clocks they adapted Houdon's figures from the designs of the architects Le Carpentier and de Wailly. Their brother-in-law J.J. Etable de La Brière gave them the case design for the polycamératique clock, and F.J. Bélanger and Peyre le Jeune those for the comte d'Artois'clocks. They also purchased, or ordered clock cases from the chasers J. and P. Caffieri, L.P. and P.P. Thomire, R. and J.B. Osmond, E. Martincourt, F. Vion, J.C. Duplessis, L.B. Hervieu, N. Bonnet, J.J. de Saint-Germain, M. Poisson, J. Goyer, E. Roy, J.P. Cottin and the widow Gallois. Some of their own models were fired by C. Bénard, and they used the services of the gilders L.F Gobert, and F. Rémond. For marquetry cases they called on N. Petit and, from time to time, A.J. Jollain, Bernard II Van Risamburgh, J.B. Lependu, F. Goyer, P.C. Montigny, B. Lieutaud, J.F. Leleu and C.A. Stadler. Watch cases were supplied by L.F. Lefèvre among others.
Most of their springs came from the Richards and dials from first Arrouard, then up to 1777 from Barbezat, and then from Dubuisson and Merlet. In 1759 they ordered dials from David, and imported the Courvoisier brothers of Le Locle and Viguier in Geneva blank movements from Switzerland through.

Their clients came from both the Court and the City, eigher directly or through merciers. They included Louis XV,
Louis XVI, Madame du Barry, the comtes de Provence and d'Artois, Mesdames Victoire and Adélaïde, the duc de Bourbon, the princesse de Monaco, etc. The Lepaute also supplied astronomical clocks to the Paris Observatory, for the King's Laboratory Physics at La Muette, and for Bailly's personal observatory at the Galleries du Louvre. Abroad, Madame Infante, the Duchess of Parma, prince Charles de Lorraine, Kings Ferdinand VI, Charles III and Charles IV of Spain, and Queen Louisa Ulrika of Sweden owned timepieces made by them.

Museums

Berlin, Kunstgewerbemuseum ; Spain, Partrimonio Nacional ; Lisbon, Musea Nacional de Arte Antigua ; Lyon, musée des Arts Décoratifs ; Metz, musée des Beaux-Arts ; Munich, Residenzmuseum ; New York, Metropolitan Museum ; Paris, Archives Nationales, musée du Louvre, musée national des Techniques, musée Nissim de Camondo ; Saint-Pétersburg, Hermitage ; Stockholm, Nationalmuseet ; Versailles, château.

Bibliographie

"Les Ouvriers du Temps"
Jean-Dominique Augarde
Antiquorum Editions - 1996


"Le Dictionnaire des Horlogers Français"
Editions Tardy - 1972


"European Clocks in the J. Paul Getty Museum"
The J. Paul Getty Museum, Los Angeles - 1996