Christophe WOLFF
1720 - 6 août 1795

Reçu Maître le 10 décembre 1755


D'abord ouvrier libre, cet ébéniste d'origine allemande travaille rue de Charenton puis s'établit rue Neuve-Saint-Denis dans les années 1770. Son activité semble avoir cessé au début de la Révolution. Son œuvre, abondante, se caractérise par une excellente qualité d'exécution. Il fait preuve, en outre, d'un réel talent de marqueteur, imprimant à certains de ses ouvrages, pour la plupart Louis XV ou Transition, une note très raffinée. Enfin, cet artisan a laissé quelques meubles à mécanique, tel le bureau "en capucin", formant bonheur-du-jour, que possède le Louvre.

A mentionner parmi les pièces les plus remarquables de sa production, des commodes Louis XV à deux tiroirs sans traverse, au galbe puissant, marquetées de grandes fleurs en bois clairs dans des encadrements mouvementés de bois de violette ; des secrétaires Louis XV, certains à montants élégamment galbés, où la marqueterie florale est, cette fois, traitée en bois de bout ; des petites tables, des coiffeuses, également ornées de fleurs. Certains meubles sont plus sobrement revêtus de bois de rose plaqué en feuilles à fil contrarié ou à l'imitation du point de Hongrie, ou encore en grandes réserves polylobées, comme un secrétaire Louis XV de l'ancienne collection Dubernet-Douine, vendu à Paris le 16 mai 1946 (n° 245), puis à nouveau le 7 décembre 1949 (n° 132).

Wolff utilise parfois les vernis européens pour orner ses meubles Louis XV de paysages dans le goût chinois. Signalons, ainsi décorés, une commode galbée présentée en 1986 à la Biennale des Antiquaires, au Grand Palais, par Jean Lupu, et un secrétaire à doucine vendu successivement à Londres en 1969 et à Monte-Carlo en 1986. Ces deux meubles sont ornés de fins encadrements de bronzes rocailles.

Dans la catégorie des ouvrages de style Transition, il faut plus particulièrement retenir des commodes à ressaut marquetées de scènes chinoises. L'une d'elles appartient au Musée des Arts Décoratifs. Deux autres, pourvues d'encadrements de bronze simulant des arcades, sont passées en vente, la première à Paris le 21 mai 1926 (n° 106), et la seconde, presque identique, à Londres le 20 mars 1930 (lot n° 146). Une autre commode, avec des personnages chinois évoluant sur des carrelages, a été vendue à Paris en 1983 avec la collection de Paniaga. A noter encore différents meubles marquetés d'attributs de Musique, de vases, d'ustensiles et aussi de paysages, avec parfois des incrustations d'ivoire, comme ceux que l'on trouve sur certains ouvrages signés d'autres ébénistes comme Gilbert ou Dautriche. 
Le style néo-classique ne paraît pas avoir beaucoup séduit Christophe Wolff si l'on en juge par le très petit nombre de meubles Louis XVI portant son estampille.


Bibliographie


"Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle"
  Pages 916 à 918
  Pierre Kjellberg
  Les Éditions de l'Amateur - 2002