Les Blanchard

Jean Nicolas BLANCHARD
Né vers 1730

Reçu Maître le 12 juin 1771
 



Fils cadet de Nicolas Blanchard, il semble qu'il ait été amené à solliciter tardivement la maîtrise après le décès de son frère aîné, Sylvain Nicolas. Peut-être avait-il travaillé sous sa direction jusqu'alors. Toujours est-il qu'il reprend son atelier rue de Cléry, à l'enseigne du "Chat blanc" et qu'il devient fournisseur de la cour.
 
Sa réputation, sous le nom de Blanchard le Jeune, est désormais assurée. Parmi ses plus importantes commandes, on cite celle du comte d'Artois, futur Charles X, pour le château de Saint-Germain-en-Laye en 1776 : treize sièges à dossier ovale (sans doute des médaillons Louis XVI), dont le décor est confié au sculpteur Jean-Baptiste Rode. Un peu plus tard, en 1784, il livre à Mesdames, filles de Louis XV et tantes du Roi, pour le grand salon du château de Bellevue, un immense canapé à confidents et huit marquises Louis XVI en bois doré, dont la somptueuse décoration sculptée est due, cette fois, à Antoine Rascalon. Ne mesurant pas moins de 4,74 m de large, l'extraordinaire canapé, abondamment orné de roses, de feuillages, de carquois, d'attributs, d'une extrême finesse, se trouve aujourd'hui au musée Calouste Gulbenkian, à Lisbonne, après avoir fait partie de plusieurs grandes collections dont celles des ducs de Hamilton (vente du 18 juin 1882, n° 1902).

Jean Nicolas Blanchard, qui fournissait aussi plusieurs marchands- merciers et tapissiers, dont les frères Presle , se retire peu avant la Révolution. Il semble avoir vécu au moins jusqu'au Directoire. Outre ces pièces exceptionnelles dignes des plus grands menuisiers de l'époque, Jean Nicolas Blanchard a laissé des sièges plus sobrement décorés mais toujours de belle qualité, voire de très grande classe, en particulier d'amples fauteuils Louis XV à la reine, à la sculpture ferme et incisive. Le musée Lambinet à Versailles possède de cet artisan un curieux fauteuil de style Transition où des courbes assagies mais encore très souples cohabitent avec un dossier médaillon. Les moulures nerveuses témoignent d'une rare maîtrise. De très bons sièges Louis XVI classiques portent également l'estampille de ce menuisier.




Nicolas BLANCHARD

Reçu Maître en 1738



Cet artisan, qui était établi rue de Cléry, a produit des sièges Louis XV ornés de motifs rocailles fermement sculptés. Il est encore cité parmi les menuisiers en activité vers 1750. Ses deux fils, Sylvain Nicolas et Jean Nicolas, s'illustreront eux aussi dans la même corporation. Selon Salverte, ce menuisier aurait estampillé ses œuvres de son nom sans initiale de prénom. Nous reproduisons ici des sièges portant cette marque, sans certitude d'attribution, l'un ou l'autre de ses fils ayant pu utiliser cette même estampille à un moment ou un autre de sa carrière.


Sylvain Nicolas BLANCHARD
1725 - vers 1770

Reçu Maître le 17 août 1743



Fils aîné de Nicolas Blanchard, il s'établit dans un de la rue de Cléry, à l'enseigne du "Chat blanc", à proximité de l'atelier de son père. Les quelques sièges que l'on connaît de ce menuisier témoignent d'une réelle habileté. D'un style Louis XV classique, ils sont ornés de feuillages et de fleurettes. Parmi les meilleurs, on peut citer une paire de très larges fauteuils, transformés ultérieurement en marquises, vendus à Paris en 1987. La finesse de la sculpture, la découpe du dossier avec ses volutes et ses crochets dénotent des œuvres de belle qualité.
A la fin de sa carrière, alors que le néo-classicisme apparition, Sylvain Blanchard aurait exécuté, mais avec moins de bonheur, des sièges de style Transition. Après sa mort, son frère cadet, Jean Nicolas, reprendra son atelier.



Bibliographie

"Le Mobilier Français du XVIIIème siècle"
  Pierre Kjellberg

  Les Éditions de l'Amateur - 2002