Gabriel RILLIET

(2 ou 7 mars 1737 - Genève, 25 octobre 1807)



Gabriel Rilliet est un horloger genevois actif à Genève, puis à Strasbourg dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et au tout début du XIXe siècle.

Il est le fils de François Rilliet (Versoix, Genève, 28 septembre 1701 - Genève, 27 mai 1739), horloger, et de Gasparde Rousset (v.1705 - Genève, 20 février 1769),  mariés le 4 juin 1726 à Genève.

François Rilliet est le fils de Nicolas Rilliet (Genève, 29 décembre 1666 - 24 mars 1726), enseigne au régiment de Surbeck (régiment d'infanterie suisse du royaume de France, créé en 1677, qui porte, entre le 16 octobre 1692 et le 5 mai 1714, le nom de Jean-Jacques de Surbeck, (1644 - 1714) et commissaire à Versoix, et de Gasparde Varrier (v. 1670 - 1725), mariés le 7 février 1686. Nicolas Rilliet est converti au catholicisme.

Ces Rilliet sont issus d'une très vieille famille genevoise qui accède à la bourgeoisie le 1er mars 1484, avec Mermet Rilliet (v. 1430 - v. 1500) de Collonge-Bellerive ("Mermetus Rillieti Colungiis supra Bellam Rippam") ; famille dont les traces remontent au moins à 1377, avec un autre Mermet Rilliet (ou Rulliet ; v. 1335 - v. 1395). Certains de ses membres sont au cours des âges actifs dans l'horlogerie (1).

Gabriel Rilliet épouse, le 19 octobre 1764 à Genève, Marianne (ou Marie Anne) Rothea (v. 1740 - Genève, 12 avril 1807), fille de Franz Georg (François-Georges) Rothea (ou Rothe ; mentionné en 1737 et en 1742), horloger strasbourgeois. Le couple (outre sept ou huit enfant morts jeunes) a deux (ou trois) fils et deux filles qui arrivent à l'âge adulte : 
  • François-Antoine (Genève, 5 septembre 1765 - Strasbourg, ap. 1818), horloger
  • Marie-Rose-Elizabeth (Genève, 19 juin 1767 - Strasbourg, 16 novembre 1806 (ou Genève, 16 novembre 1808) ; épouse, le 20 octobre 1787, Jean-Nicolas Schultz (v. 1765 - ?), négociant ; divorcés.
  • Marie-Anne (Genève, 28 août 1773 - Genève, 1838) ; épouse, le 9 octobre 1809, François-Louis Gegerman (v. 1770 - ?)
  • Louis-Florent (Genève, 29 janvier 1775 - ap. 1838), horloger
  • Claude-Gabriel (probablement né à Strasbourg, ? - ?), horloger
Le couple est établi à Genève entre octobre 1764 (mariage) et au moins septembre 1781 (décès de leur 11ème enfant, une petite fille d'environ neuf mois).

Gabriel Rilliet est ensuite associé au commerce de son beau-père à Strasbourg ;  ils signent alors leurs garde-temps "Rothea & Rilliet à Strasbourg" (2). Il est ensuite actif seul et signe "Rilliet à Strasbourg". Il habite rue des Hallebardes N° 3.

Durant la Révolution française, le 18 pluviôse an II (6 février 1794), Gabriel Rilliet, sa femme et ses enfants sont arrêtés et détenus à Strasbourg "reconnus pour ennemis de la révolution" (conformément à l'article 2 du décret du 17 septembre 1793), avec comme motif de détention "père d'un émigré" et "mère et sœurs d'un émigré" ; l'un des deux//trois garçons - François-Antoine ou Louis-Florent ou Claude-Gabriel - est donc à ce moment loin de Strasbourg.

Lors d'une exposition de bijoux anciens et modernes, montée à Strasbourg en 1904, est présentée une montre de poche en or, de style Louis XVI, avec mouvement "apparent" signée "Rothea & Rilliet à Strasbourg" (N° 666 du catalogue).

Notes

(1) Un Théodore Rilliet est apprenti "faiseurs" de boîtes chez Jacques Chevalier, en 1679 (Patrizzi, 1998, p. 343). Un J.-B. Rillet est mentionné comme horloger, à la fin du XVIIIe siècle (Patrizzi, 1998, p. 343). Un Jean-François Rillet est mentionné comme horloger dans le Pays de Gex, près de Genève, en 1749 (Tardy, 1971-1972, p. 555). Un Rilliet ou Rillet signe une montre à Strasbourg, à la fin du XVIIIe siècle (Tardy, 1971-1972, p. 555).

(2) Un andré Roth, horloger à Strasbourg, est mentionné comme décédé en 1754 (Tardy, 1971-1972, p. 572) ; probablement un membre de la famille Rothea (ou Roth, selon l'orthographe du temps et la francisation des patronymes).


Bibliographie

"Encyclopédie de la Pendule Française"
  Pierre Kjellberg
  Les Éditions de l'Amateur - 1997
 


"Les Ouvriers du Temps"
  Jean-Dominique Augarde
  Antiquorum Editions - 1996


"Les plus belles Pendules Françaises"
  Éditions Tardy, Paris - 1994