Pierre-Benoît Marcion
(1769 - Paris - 1840)

 

Pierre-Benoît Marcion exerça de 1798 à 1817.
Il fut, après Jacob-Desmalter, l'un des principaux fournisseurs de Napoléon 1er.

Sa production fut considérable et, même si ses œuvres n'ont pas atteint la grâce et la variété de celles de Jacob-Desmalter ou de Molitor, elles demeurent dignes d'un grand maître, ce qui l'a amené à fournir la plupart des palais impériaux.

En 1798, il installe son atelier-magasin, à l'enseigne de "Aux Égyptiens", 41 rue Neuve-des-Petits-Champs, près de la rue Chabanais, et fait paraître des annonces invitant le public à venir découvrir son "choix de meubles de genre, en bois d'acajou, richement ornés de bronzes, d'après les belles formes des antiquités étrusques, égyptiennes, grecques et romaines".

En 1801, son commerce devenant de plus en plus important, il transfert son affaire rue Helvétius (ci-devant Sainte-Anne), puis rue Saint-Marc, de 1811 à 1816.

En 1812, il fait de nouveau paraître des réclames dans Les Petites Annonces, en indiquant "qu'on trouvera toujours chez lui une très grande quantité de sièges de bon goût et vingt modèles différents en bois sculpté et doré, acajou et noyer".

En mai 1812, il fait une demande, qu'il réitère en avril de l'année suivante, en vue d'obtenir de l'Empereur un brevet lui permettant de porter le titre d'ébéniste et menuisier en meubles de S.M. l'Empereur, et qui, malheureusement, reste sans suite, alors qu'il avait pourtant joint la liste des nombreux travaux réalisés pour le Garde-Meuble depuis huit ans : "le pavillon du Mail en entier, l'ameublement du côté gauche et de la galerie du Grand Trianon, le Petit Trianon en entier, les pavillons de Bagatelle et de Montceaux, etc.", liste qui aurait dû l'aider à obtenir ce titre...!

Pour finir, il abandonne l'ébénisterie en 1817, peut-être à la suite de la crise économique car, d'après Hector Lefuel, il fit faillite en 1814 ; et à la rentrée des Bourbons la crise était telle qu'il fit acheter la totalité des meubles qui se trouvaient dans ses ateliers et magasins au tiers de leur valeur.

 

 Pierre-Benoît Marcion
(1769 - Paris - 1840)


Born in Paris in the Faubourg Saint-Antoine, Marcion is first mentioned professionally in 1798 as a Marchand Ébéniste operating from the boutique Aux Égyptiens in the Rue Neuve des Petits Champs. In 1801 he received his first official commission for a set of eighty-two 'curule' chairs in mahogany and marquetry for the Consular Senate, of which forty-nine still survive in the Palais du Luxembourg (one ill. in Planchon, p.18). In 1805 he began working for the Garde-Meuble Impérial and over the following seven years proceeded to supply a significant quantity of case and seat furniture to the newly-refurnished palaces of Saint-Cloud, Fontainebleau, Compiegne, and the Grand Trianon, often commanding higher prices than his rival Jacob-Desmalter. He also received commissions from prominent generals and members of Napoleon's court, including Eugene de Beauharnais, Murat, Moreau and Talleyrand. After the fall of Napoleon in 1814 he ceased trading, but managed to sell the remainder of his finished stock in 1816 to the newly-restored Bourbon monarchy, who not only retained the Napoleonic interiors in their palaces but complemented them with similar pieces to preserve stylistic unity.

Interestingly, from 1807 the Garde-Meuble records refer to Marcion not as an ébéniste but rather a fabricant de meubles et de bronzes, suggesting that like Jacob-Desmalter, Marcion ran a sufficiently large workshop to have an in-house bronzier to produce his own mounts without needing to resort to the usual practice of subcontracting them.


 Etienne Levasseur
(1721 - 1798)

Reçu Maître, le 17 décembre 1766

 

Ébéniste de premier ordre, il commence par travailler chez un des fils de Boulle avant de devenir ouvrier privilégié rue du Faubourg Saint Antoine, à l'enseigne du "Cadran Bleu". Sans doute en raison de ses relations avec un descendant du célèbre ébéniste, il est amené à restaurer de nombreux meubles en marqueterie de cuivre et d'écaille, mais aussi à en fabriquer.
 
Dès sa réception à la maîtrise, en décembre 1766, il est, en tant que gendre de l'ébéniste Nicolas Marchand, sollicité par la Couronne et reçoit des commandes pour les châteaux de Versailles, Fontainebleau et Saint-Cloud. Il fournit également des meubles au comte d'Artois, pour son hôtel du Temple, et, surtout, à Mesdames, filles de Louis XV, pour leur château de Bellevue.
 
En marge de cette production "à la manière de Boulle", Levasseur a laissé des meubles purement Louis XVI, pour la plupart en acajou. Il est même l'un des premiers qui utilisèrent cette essence en grandes feuilles de placage, notamment sur des meubles destinés à Mesdames au château de Bellevue.
 
Plusieurs de ses ouvrages se trouvent au musée du Louvre, parmi lesquels un bureau à huit pieds surmonté d'un cartonnier, une grande commode à portes, un secrétaire. Plaqué d'un acajou moiré de tout premier choix, le secrétaire, provenant du petit cabinet de Madame Adélaïde, est orné de bronzes de style pompéien d'une extrême finesse de ciselure : gaines d'angle à buste de femme, frise de rinceaux et encadrements des panneaux simulant une véritable dentelle. D'autres meubles de Bellevue figurent à Versailles et à Fontainebleau.
 
Avec ses meubles en acajou strictement construits, à l'équilibre parfait et au dessin d'une rigueur sans faille, Levasseur se pose, parfois, en précurseur du style Empire. Il a aussi produit, mais plus rarement, des ouvrages revêtus de bois de rose, de citronnier et d'amarante.
 
On connaît également de lui des meubles en laque d'Extrême Orient, dont certains reposant sur des pieds gaines incrustés de baguettes de cuivre. 
 
 
Bibliographie

"Le Mobilier Français du XVIIIe siècle"
  Pierre Kjellberg
  Les Éditions de l'Amateur - 2002 

" Les Ébénistes Français de Louis XIV à la Révolution"
 
Alexandre Pradère
   Paris - 1989
 
"Les Ébénistes du XVIIIe siècle"
   Comte François de Salverte
   F. De Nobele, Paris - 1962
  


 Isidore-Laurent DEROY
1797 - 1886


Isidore-Laurent Deroy est né, le 14 avril 1797 à Paris, où il meurt, le 25 novembre 1886. Il est un peintre, aquarelliste et lithographe français.

Il est le fils de Jacques Deroy et d'Aimée-Madeleine Pertuisot. 

Élevé de Louis-François Cassas (1756 - 1827), il est l'auteur d'une œuvre considérable. On lui doit des paysages, pour la plupart, réalisés à la sépia.

Une partie de ses travaux figurait dans les galeries de la duchesse de Berry et du duc d'Orléans...

Deroy, qui avait l'habitude de signer ses œuvres, à exposé dans de nombreux salons et obtint une médaille au salon de 1836, en tant que lithographe.

En 1860, il créé avec les frères Becquet la série de la France en Miniature, qui se poursuit jusqu'à la fin de l'Empire et qui comptera plus de 630 vues, en bistre ou en couleurs, pouvant être réunies sous forme d'albums.

Lithographe infatigable, il reproduit divers sujets pour le Musée de l'Amateur et publie d'innombrables vues de France, d'Italie, de Suisse ou même de Russie.

Ses fils Émile, portraitiste, et Auguste-Victor, dessinateur-lithographe, sont ses élèves.

 

 Les Frères ROUSSEAU

 

De la fin du règne de Louis XV jusqu’au retour des Bourbons sur le trône de France, les frères Jules-Hugues (1743-1806) et Jean-Siméon Rousseau (1747-1820) développèrent un atelier de sculpture et de peinture original et florissant, où les pinceaux du peintre et les gouges du sculpteur s’unirent pour créer des décors d’exception à destination de la famille royale et des élites parisiennes. 

Sensibles aux évolutions techniques de leur profession, tout en conservant un profond respect pour les pratiques traditionnelles, ils essayèrent tant bien que mal d’imposer leur empreinte au sein d’une importante communauté d’artisans décorateurs qui, selon les différents régimes et crises politiques, connut de nombreuses mutations et évolutions structurelles, sociales, économiques et identitaires. Maîtrisant parfaitement les différents répertoires décoratifs en vogue à la fin du XVIIIe siècle, l’atelier des Rousseau réussit à se faire nom auprès des plus grands architectes royaux et parisiens sans pour autant connaître une fortune critique et publique à la hauteur de leurs productions.

 Et pourtant, leurs boiseries peintes et/ou sculptées firent la renommée des résidences royales sous le règne de Louis XVI, et de certains hôtels particuliers de la capitale à la veille de la Révolution française.

 Pierre DENIZOT
(Mort le 28 mai 1782)


Maître le 1er août 1740


 Fils de l'ébéniste Jacques Denizot, il travaille longuement avec son père et ne fait enregistrer ses lettres de maîtrise qu'en 1760. C'est donc à partir de cette date qu'il pourra marquer ses œuvres de son estampille personnelle. Il possède un commerce de meubles d'ébénisterie rue Neuve-Saint-Roch. Par ailleurs, il travaille pour son confrère ébéniste et marchand Léonard boudin. Enfin, il contribue à l'ameublement de plusieurs grandes demeures princières ou royales, dont les châteaux de Saint-Germain-en-Laye ou de Maisons-sur-Seine (Maisons-Laffitte). Il sera toute sa vie fournisseur du comte d'Artois au palais du Temple et à Bagatelle, auquel il livrera, à partir de 1776, aussi bien des meubles de luxe que du mobilier courant. Monsieur, comte de Provence, figure aussi parmi ses clients. On peut penser que les quatre commodes que ce dernier lui avait commandées et qui se trouvaient en cours d'exécution dans son atelier au moment de sa mort sont celles-là mêmes qui, achevées par Stöckel, seront ensuite vendues au Garde-Meuble de la couronne par le marchand Sauvage pour être transformées par Beneman. A noter au passage que le dit Sauvage était le propre gendre de Pierre Denizot. 

Les Annonces, Affiches et avis divers en date des 29 juillet et 27 novembre 1782 font mention de la vente organisée après le décès de l'ébéniste. On y trouve, outre les stocks de bois de rose, d'acajou, d'amarante et d'ébène, "nombre de commodes, armoires, bureaux à cylindre et autres tables de jeu, à l'Angl. en bois d’acajou massif, secrétaires, toilettes, encoignures, trictracs, chiffonnières, écrans, tables, rondes et ovales, garnis de fontes et ornements dorés d'or moulu".

La production de Denizot comporte principalement des meubles Louis XV ou Transition (commodes, secrétaires, bureaux, etc.) et peu de modèles Louis XVI. Certains de ces meubles sont ornés de marqueteries à motifs géométriques (cercles, carrés, losanges avec quatre-feuilles) rigoureusement dessinés, qui se déploient, non sans une certaine monotonie, sur toute leur surface. D'autres sont marquetés de fleurs et de trophées.

Plusieurs ouvrages, dont Pierre Denizot est très probablement l'auteur mais qui furent vendus par Léonard Boudin, portent leurs deux estampilles ou parfois la seule estampille de Boudin. C'est notamment le cas de petits meubles galbés dit à "en-cas", plaqués de bois de rose, ouvrant à deux rideaux et deux tiroirs. Un meuble à bijoux Louis XV marqueté de trophées et de quadrillages, vendu au palais Galliera le 7 décembre 1968, porte également les estampilles des deux artisans. 

Pierre Denizot, enfin, a réalisé quelques meubles mécaniques à transformation tels que des bureaux "capucin"ou des tables à la Bourgogne à gradin escamotable ou encore des tables à ouvrage à écran amovible.

 David ROENTGEN
11 août 1743 - 12 février 1807

Reçu Maître, le 24 mai 1780

 

Justement célèbre pour son exceptionnel talent et sa forte personnalité, cet ébéniste allemand, à l'inverse de ses compatriotes établis à Paris, ne possèdera jamais d'atelier dans la capitale. Il y obtient pourtant la maîtrise en 1780, ouvre un dépôt et travaille pour de nombreux clients français, dont le Roi et la Reine. Aussi ne peut-on ignorer son importante production bien qu'elle ait vu le jour au-delà des frontières.

Son père, Abraham Roentgen, (1711 - 1793), ébéniste déjà fort réputé, avait installé ses ateliers à Neuwied-sur-le-Rhin, près de Coblence, en 1750. David, né à Herrnhag, près de Francfort, débute très jeune, sans doute dans l'atelier paternel. Comme son père, il va beaucoup voyager en Allemagne, en Autriche, en Russie et en France, où il se rend, pour la première fois, en 1774, puis en 1779, pour y présenter de nombreuses œuvres de sa fabrication. Son succès y est alors immédiat et considérable.
Le Roi lui-même lui achète un grand bureau à cylindre pourvu d'une horloge et d'une boîte à musique...
Il ouvre un dépôt rue Saint-Martin, les commandes affluent, tant de la part de la cour que de la clientèle privée, en même temps qu'augmente l'hostilité de la corporation des menuisiers-ébénistes parisiens, si bien que, dès 1780, il sollicite et obtient ses lettres de maîtrise. Il peut alors ouvrir son propre magasin dans le quartier Saint-Honoré. Une annonce publicitaire le fait bientôt connaître : "Il y a dans le magasin du sieur David Roentgen, ébéniste, ci-devant rue Saint-Martin [...] et à présent rue de Grenelle, la 1ere porte cochère à dr. par la rue Saint-Honoré, des Bureaux de différentes formes, des Fauteuils de cabinet, des Tables à toilette, des Coffres-forts mécaniques, Piano-forte, Tables à quadrille, à tric-trac et autres en bois d'Acajou bien fini et poli comme le marbre. Le même entreprend toutes sortes d'Ebénisterie" (Annonces, Affiches et Avis divers, 8 janvier 1781).
Sur une étiquette, où figure, en frontispice, une vue de la ville de Neuwied -c'est d'ailleurs la raison sociale de son magasin-, Roentgen s'intitule ébéniste-mécanicien du Roi et de la Reine.

Tandis que son succès ne cesse de croître en France, David Roentgen dirige, à Neuwied, une véritable entreprise. Ses ateliers comptent plus de cent ouvriers spécialisés, marqueteurs, bronziers, mécaniciens, horlogers, etc. Il fournit plusieurs souverains d'Europe, le roi de Prusse, l'empereur d'Autriche, l'impératrice Catherine II de Russie et de grands seigneurs comme l'archevêque Charles de Lorraine. Outre celui de Paris, il possède des dépôts à Berlin et à Vienne. Entre 1783 et 1791, il livre une quantité considérable de meubles à la Grande Catherine, qui admire leur "grande exactitude de travail, surtout ceux où il y a de la mécanique ". La souveraine écrit à Grimm : "David Roentgen et ses deux cent caisses sont arrivés sains et saufs, à point nommé pour apaiser ma fringale." Plusieurs de ces ouvrages subsistent aujourd'hui au musée de l'Ermitage,à Saint Pétersbourg.
La révolution française va porter un coup fatal à cette brillante réussite en privant l'ébéniste d'une partie de sa clientèle.
En dépit de son statut d'étranger, Roentgen voit tous les biens qu'il possède à Paris saisis par le pouvoir. En 1794, il doit s'enfuir de Neuwied sous la menace des armées révolutionnaires, qui pillent ses ateliers. Il parvient à sauver une partie de ses œuvres et réside à Berlin puis à Gotha. La tourmente passée, il revient, à Neuwied, où il reprend ses activités, en 1802. Il meurt cinq ans plus tard, en 1807, à Wiesbaden.

La quasi-totalité de la production de David Roentgen est empreinte de néoclassicisme, dont il subit des influences multiples : celle du mobilier hollandais, celle du Chippendale anglais et, bien entendu, celle des ébénistes parisiens, dont la renommée est universelle, la plupart des meubles qu'il livre à sa clientèle évoquant leur production sans, pour autant, s'y assimiler, un certain esprit germanique dominant ses ouvrages. Très rares sont, en effet, ceux marqués d'une estampille. 

Parmi son immense production comprenant des secrétaires, des bureaux à cylindre, des cabinets, des tables, dont la plupart à mécanismes, figurent les fameuses et emblématiques tables, dites "à la Tronchin", dont le modèle fut inventé, en 1777, par Théodore Tronchin (1709 - 1781), célèbre médecin genevois, en collaboration avec avec l'ébéniste-mécanicien Louis Dufour. 


Musées

David Roentgen est représenté dans de nombreux musées :

Paris, Musée des Arts et Métiers

  • Régulateur en acajou supporté par deux demi-colonnes cannelées signé "Roentgen et Kinzing à Neuwied, 1784"
  • Automate représentant une joueuse de tympanon par Kinzing, socle en acajou par Roentgen, (acquise par Marie-Antoinette, en 1785)

Paris, Musée du Louvre

  • Bureau cylindre en bois de violette et citronnier, provenant de l'Impératrice Catherine II de Russie, à laquelle il aurait été offert par Louis XVI
  • Coffret à bijoux en forme de sarcophage en acajou moiré

Paris, Musée Nissim de Camondo

  • Coffret à bijoux marqueté de fleurs et de rubans
  • Table ovale marquetée de fleurs nouées de rubans
  • Un meuble d'appui en acajou avec un vantail au chiffre de Marie-Antoinette

Versailles, Château de Versailles

  • Bureau cylindre à caissons en acajou reposant sur huit pieds en gaine, dont un médaillon en bas-relief représentant le profil du Roi
  • Petite Table à ouvrage de forme ovale, ornée d'une scène chinoise

Londres, Victoria and Albert Museum

  • Commode à trois vantaux ornée d'une marqueterie à motifs de scènes de la comédie italienne
  • Encoignure marquetée d'oiseaux
  • Bureau plat orné de motifs en marqueterie symbolisant le commerce et de plaques de porcelaine de Sèvres
  • Coiffeuse à transformation
  • Petite Table, de forme ovale en marqueterie représentant Enée portant Anchise
  • Table, de forme ovale, marquetée de fleurs
  • Secrétaire à pans coupés marqueté de fleurs

Cleveland Museum of Art

  • Bureau plat à caissons

Malibu (Californie), Paul-Getty Museum

  • Bureau cylindre orné d'un bas-relief à l'antique, provenant de l'ancienne collection du Baron de Rédé

New York, Metropolitan Museum

  • Bureau cylindre à marqueterie de fleurs
  • Bureau cylindre à décor de scènes de chinoiseries
  • Petite Table, de forme ovale marquetée de fleurs

Berlin, Staatliches Museum

  • Bureau cylindre marqueté d'une grande scène de chinoiseries à corps supérieur ouvrant par deux portes vitrées, offert par Marie-Antoinette au Pape Pie VI

Amsterdam, Rijksmuseum

  • Petite Table, de forme ovale, marquetée d'une scène de chinoiseries et de trophées marins
  • Petite Table , de forme ovale, marquetée d'une scène à l'antique représentant Enée portant Anchise

Saint Petersbourg, Ermitage

  • Trois Bureaux cylindres monumentaux marquetés de scènes de chinoiseries, dont un à abattant et quatre colonnes cannelées, en façade, compartiments secrets et mécanisme musical de Peter Kinzing.

 

Autoportrait, vers 1762,
Chantilly, Musée Condé


Louis Carrogis, dit Carmontelle
(1717 - 1806)

A son retour de la guerre de sept ans, en 1763, à laquelle il a participé en Westphalie (1756 - 1763),  en tant que topographe, il entre au service du duc d'Orléans et devient le lecteur de son fils, Louis Philippe Joseph, duc de Chartres où, sachant se faire apprécier pour son esprit et ses dons de dessinateur, il finit par devenir le grand ordonnateur des fêtes et des divertissements du prince. Il lance la mode des comédies - les fameux proverbes, dont Musset s'inspirera plus tard -, où les spectateurs sont invités à improviser et deviner les adages qui en forment la trame. On lui doit, aussi, l'invention vers 1783, d'une boîte permettant de visionner des "tableaux perpétuels". Placée devant une fenêtre ou une source lumineuse dans une pièce obscurcie, elle est équipée d'un dispositif composé de deux rouleaux actionnés par une manivelle faisant défiler en continue une longue image représentant des parcs et des paysages animés de personnages, un peu comme si l'on voyageait dans une berline...

Comme le souligne Monique Mosser dans le catalogue consacré à l'exposition : "Jardins romantiques français" organisée, en 2011, au Musée de la Vie romantique à Paris, Carmontelle cherche, avec cette invention, à "introduire une forme d'animation  inédite, qui lui permette d'évoquer la quatrième dimension, celle du temps" Et d'ajouter : "on ne peut qu'être fasciné par cette volonté de capter, de transposer et de restituer l'insaisissable "continuum spatial" de l'expérience physique réelle, celle du promeneur confronté à la mobilité du paysage, bien avant l'invention du cinéma et de ses travellings panoramiques...".

Comme on peut l'imaginer, les contemporains de l'artiste sont littéralement fascinés...

Son inventaire "après décès", établi en 1807 laisse apparaître pas moins de onze "transparents", exécutés entre 1783 et 1804...

Dans ses Proverbes et comédies posthumes de Carmontelle, publiés en 1825, madame de Genlis rapporte qu'en 1801 l'artiste lui a fait chez elle à l'Arsenal la démonstration de "cette sorte de lanterne magique si originale et de l'effet le plus agréable. Il était en marché pour le vendre très avantageusement en Russie".

 La Maison Carlhian
(1867 - 1975)

La famille Carlhian fut à l'origine d'une célèbre maison de décoration intérieure installée à Paris, qui se spécialisa dans la reconstitution d'intérieurs dans la plus pure tradition du 18ème siècle français. La fondation de cette maison remonte à 1867, date à laquelle Anatole Carlhian et son beau-frère, Albert Dujardin-Beaumetz, fondent la société de commission d'exportation "Carlhian & Beaumetz" située à Paris au numéro 30 de la rue Beaurepaire, près de la place de la République. 

Dans un premier temps, ils se contentent d'effectuer des achats pour le compte de leurs clients pour se spécialiser, ensuite, dans la reproduction de meubles français du 18ème siècle. La galerie londonienne Duveen Brothers devient rapidement l'un de leurs clients les plus importants, faisant appel à "Carlhian & Beaumetz" comme intermédiaire pour mener ses transactions sur le marché français, à l'exclusion de celles concernant les objets d'art et les antiquités. C'est Duveen Brothers qui les recommande, également, au futur roi d'Angleterre, Edouard VII, pour la conception de son trône, en vue des cérémonies de son couronnement...

Anatole Carlhian et Albert Dujardin-Beaumetz meurent respectivement en 1904 et en 1906, laissant l'entreprise aux fils d'Anatole, Paul, âgé de 31 ans et à son frère André, 23 ans. Les frères rebaptisent l'entreprise du nom de "Carlhian & Cie" et la transfèrent au numéro 24 de la rue du Mont Thabor, sise entre la place Vendôme et la rue de Rivoli. Les ateliers de menuiserie, de peinture et de papier peint sont, quant à eux, situés avenue Rapp, à proximité du Champs de Mars.

Sous l'impulsion de Joseph Duveen, tout en bénéficiant de ses commandes et de son soutien, "Carlhian & Cie" se lance dans le commerce de la récupération de matériaux anciens provenant de châteaux ou d'hôtels particuliers, faisant de l'acquisition et du commerce de boiseries une nouvelle spécialité.

En 1914, mobilisés, les deux frères Carlhian partent au combat. Paul est tué en août 1914, laissant André diriger seul l'entreprise familiale (en leur absence, c'est l'architecte d'intérieur français René Sergent (1865 - 1927), qui prit les rênes de l'entreprise, afin de la maintenir en activité).

A la fin de la guerre, en 1918, l'entreprise est transférée au numéro 6 bis de l'avenue Kléber, près de l'Etoile, s'étendant ainsi jusqu'à la rue de Lauriston pour les besoins de ses ateliers. Cette extension offre l'avantage de pouvoir abriter dans les mêmes espaces les bureaux d'affaires, le bureau d'étude, les ateliers de peinture, de papier peint, de menuiserie et d'ébénisterie, ainsi qu'un laboratoire photographique. C'est également dans ces mêmes locaux, que le très important fonds de documentation nécessaire à leur activité est conservé, y compris une bibliothèque, ainsi qu'une exceptionnelle collection de sièges d'époque pouvant être utilisés à des fins de reproduction, des peintures murales en papier peint du 19ème siècle et des tissus d'ameublement. Les locaux servaient, également, de salles d'exposition pour présenter toutes les boiseries et décorations diverses qui constituaient  la partie la plus importante du stock.

A cette époque, Carlhian compte une trentaine d'employés. Sous la direction d'André, l'entreprise appelée désormais la "Maison Carlhian" bénéficie d'une notoriété internationale. En 1925, la Société "Ateliers Carlhian" est créée, chargée de gérer les ateliers de peinture et de papier peint. Elle est d'abord située au numéro 3 de la rue Lauriston, puis sous le nom de "Société d'études et de décoration " au numéro 29 de la place du Marché Saint-Honoré. "Carlhian Exportation" (1925 - 1961) est créée pour gérer les succursales et les filiales se trouvant à l'étranger : "Carlhian de Paris à New-York" (1907 - 1939, 1947 - 1953), une succursale à Buenos Aires établie en association avec Frères Block (1909 - 1916), et une succursale à Londres en association avec Wildenstein (1945 - 1966). Une succursale avait été créée pendant la seconde guerre mondiale dans le sud de la France, à Cannes.

En 1938, André Carlhian quitte l'avenue Kléber pour s'installer dans de grands locaux au rez-de-chaussée et en sous-sol au numéro 22 de la place Vendôme, où il restera jusqu'en 1953. 

Après la seconde guerre mondiale, la Maison Carlhian aidera le gouvernement des États-Unis à décorer et meubler ses nombreuses ambassades. 

En 1953, alors qu'André Carlhian continue en tant qu'antiquaire, ses deux fils, Robert et Michel, fondent la firme "R & M Carlhian" située au numéro 73 du quai d'Orsay, afin de poursuivre leur activité. En 1975, peu avant la disparition de Michel Carlhian, les deux frères décident de cesser leur activité.

Source : The Getty Research Institute, Los Angeles
              Carlhian (Firm) records, 1867 - 1988
              Acquired in 1993

  Les archives de la Maison Carlhian (1867 - 1988) ont été acquises par l'Institut de recherches du Getty (The Getty Research Institute), en 1993. 

Elles couvrent plus d'un siècle d'activité de cette célèbre maison de décoration basée à Paris depuis sa fondation en 1867 jusqu'en 1975, date à laquelle elle cesse ses activités. Elles comprennent des registres, des livres de stock, des documents commerciaux, de la correspondance, des photographies, des échantillons de tissus, des plans et des dessins de meubles qui contribuent à illustrer les innombrables projets d'aménagement ou de décoration, que l'entreprise a mené, tant depuis son siège parisien que depuis ses succursales basées à Londres, New-York ou Buenos Aires.

La correspondance avec les clients, les sous-traitants, les ateliers et les différentes succursales atteste de l'importance de l'activité quotidienne de l'entreprise, tandis qu'un fonds important de photographies et de dessins permettent de visualiser les travaux effectués dans les résidences de sa très nombreuse clientèle à travers l'Europe, l'Amérique latine ou les États-Unis. Avec les maquettes en bois, en carton ou en papier, tous ces documents offrent une vue détaillée d'intérieurs habillés de lambris, de tissus ou de papiers peints panoramiques, autre spécialité de la Maison Carlhian...

 CHAPUIS Jean-Joseph

1765 - 1864

Jean-Joseph Chapuis est un important ébéniste bruxellois, né à Bruxelles en 1765.

C'est à Paris, où il est formé, qu'il accède à la maîtrise, ce qui lui permet d'apposer son estampille.

Il installe un atelier dans sa ville natale, vers 1795, où il demeurera en activité jusqu'en 1830.

En 1806, il est chargé de l'expertise du mobilier du Palais de Laeken, pour lequel il fournit, également, de nombreux meubles.

Généralement élégants, ses meubles sont souvent enrichis d'incrustations de cuivre et d'ébène très caractéristiques.

Il figure dans les Almanachs du Commerce sous l'Empire et, cela, jusqu'en 1824.

Il meurt à Bruxelles, presque centenaire, en 1864.

 

Musées

- Musées Royaux d'Art et d'Histoire - Bruxelles

- Musée Charlier de Saint-Josse-ten-Noode - Bruxelles
(Sélection de meubles achetés par le collectionneur Joseph-Adolphe van Custem, en 1865, lors de la vente après décès de l'ébéniste)

 

Bibliographie

"Le Mobilier Français du XIXe siècle"
  Denise Ledoux-Lebard
  Éditions de l'Amateur - 1989

"Le Mobilier de l’Ébéniste Jean-Joseph Chapuis
  aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire à Bruxelles"
  Anne-Marie Bonenfant-Feytmans
  Bulletin des Musées Royaux d'Art et d'Histoire - 1986 (volume 57, fascicule 1)

 CARRE Louis-David
1718 - 1779

Reçu Maître, le 31 décembre 1748


Louis-David Carré est né à Châtellerault en 1718 et mort à Paris, le 31 août 1779.
Il est le fils de Jean, horloger, et d’Élisabeth Delafons, belle-sœur du célèbre horloger Julien Le Roy. Il est marié à Thérèse, fille de Pierre II Le Roy.

Apprenti de Julien Le Roy (1743), il est reçu Maître, le 31 décembre 1748 par privilège des Galeries du Louvre et arrêt du Conseil du 28 février 1748. Il est successivement installé Rue du Four (1750), puis Rue Dauphine (1755).

Horloger très actif, il produisit de très beaux mouvements, peu de pendules, et quelques montres en association avec son beau-père signées "Pierre Le Roy et Carré".

Parvenu rapidement à une grande aisance, il achète l'Hôtel de Mouÿ, Rue Dauphine, en 1755, pour la somme de 100.000 livres.

Il utilisa des caisses de J.J. de Saint-Germain et de Osmond.

Il eût comme clients les ducs de la Rochefoucauld, de Chaulnes, de Bouillon et les marquis de Saint-Simon et d'Espagnac.

 

Bibliographie

"Les Ouvriers du Temps"
  Jean-Dominique Augarde
  Antiquorum Editions - 1996


"Le Dictionnaire des Horlogers Français"
  Editions Tardy - 1972


 Les BERNARD
 

Nicolas BERNARD
vers 1713


Reçu Maître en 1742

 

Frère aîné de l'ébéniste Pierre Bernard, il travaille d'abord comme ouvrier libre rue du Faubourg-Saint-Antoine puis, après réception de la maîtrise, s'établit rue du Faubourg-Saint-Martin à l'enseigne de "La Tour de Malines".

Le comte de Salverte lui attribue le monogramme N.B. figurant sur plusieurs commodes galbées dans le goût de la Régence, dites "en tombeau".
Certains de ces meubles présentent d'indéniables qualités de fabrication.

 
Pierre BERNARD
vers 1715 - 1770

 
Cousin germain du menuisier prénommé Pierre, comme lui, il apprend le métier d'ébéniste chez son oncle, Pierre Amour Bernard, puis commence à travailler avec son frère Nicolas dans un immeuble à l'enseigne du "Coq d'or", grande rue du Faubourg-Saint-Antoine. En 1744, il ouvre son propre atelier dans la même rue et reçoit un brevet d'"ébéniste privilégié du Roi suivant la cour".
François de Salverte cite quelques meubles Louis XV de belle qualité, dont un bureau plat et une coiffeuse, cette dernière aux bronzes frappés des armes royales. Ces meubles sont mentionnés sous le nom de Bernard dans plusieurs catalogues de vente de grandes collections comme celle du peintre François Boucher en 1771 et celle de Blondel de Gagny en 1776.
 
Dans la production de Pierre Bernard figurent quelques meubles Louis XV passés en vente publique, telle une poudreuse marquetée de fleurs dans des encadrements en placage d'acajou (New York, 10 avril 1959), une commode en placage de palissandre à réserve de bois de rose marquetée de fleurs (Paris, 4 décembre 1987) et un régulateur en marqueterie et bronzes rocailles (Sceaux, 24 mai 1987).
 
Pierre BERNARD
vers 1730 - 15 octobre 1788

Reçu Maître, le 24 janvier 1766



Son père, Pierre Amour Bernard (comme d'autres membres de sa famille, en particulier son cousin germain prénommé également Pierre), était ébéniste. Bien qu'établi dans le faubourg Saint-Antoine, fief des ébénistes, il sera menuisier. Dans son atelier rue de Lappe, où se déroulera toute sa carrière, il fabrique exclusivement des sièges. Il semble avoir compté, parmi ses clients, quelques riches collectionneurs, dont le marquis de Laborde au château de Méréville.

Le sculpteur Charles Joigny est cité pour avoir participé à l'ornementation de ses ouvrages. On connaît notamment, de Pierre Bernard, des fauteuils à la reine et des cabriolets ornés de fleurettes, qui se caractérisent parfois par des lignes ondulantes.
Le musée des Arts décoratifs possède deux fauteuils cannés de style Transition, d'une conception, en fait, très Louis XVI, où le style Louis XV n'apparaît, pour l'un, que dans le dossier galbé en cabriolet et dans les accotoirs et, pour l'autre, uniquement dans les accotoirs.
 
Quant aux modèles Louis XVI de Pierre Bernard, ils présentent, dans leur classicisme, une très grande rigueur d'exécution. Des fauteuils à la reine, qu'ils soient à dossier carré, en anse de panier ou en écusson, se caractérisent par leurs formes nettes, bien équilibrées, et leur sculpture simple mais incisive (rubans enroulés, piastres, rangs de perles, feuilles d'eau, cannelures rudentées). Plus originaux mais tout aussi soignés dans leur fabrication, les six fauteuils, les quatre chaises et la bergère vendus à Paris en 1977 sont pourvus d'un dossier plat à pans coupés. 
 
Une grande qualité caractérise également la paire de bergères à dossier carré et pieds à cannelures torses vendue à Paris en 1998 avec la collection Jacqueline Delubac, ainsi que le rare ensemble de six fauteuils à la reine à haut dossier arrondi, en bois délicatement sculpté de feuilles de laurier, acanthes et piastres, vendu à Paris le 5 avril 2000.
 
Bibliographie
 
"Les Ébénistes du XVIIIe siècle"
Comte François de Salverte
F. De Nobele, Paris - 1962

"Le Mobilier Français du XVIIIe siècle"
Pierre Kjellberg
Les Éditions de l'Amateur - 2002

 

Les BAILLON

Une dynastie de quatre générations de Maîtres Horlogers


1ère génération


Jean-Baptiste ou Jean BAILLON
dit Jean-Baptiste 1er

Horloger à Rouen mort un peu avant 1700. Sa veuve est citée, à Paris, en 1700 Place Dauphine à l'enseigne de "A la Belle Image" et, en 1704, Cloître Saint Nicolas du Louvre.

De cette union, naît Étienne, Jean-Baptiste-Denis et Albert-Vincent. 


2ème génération 


Albert-Vincent BAILLON
(Rouen 1675 - Paris 23 mars 1753)

Reçu Maître, le 6 juin 1709

Fils de Jean-Baptiste 1er, Horloger à Rouen.

Marié à Marie-Charlotte de Vaucourt Compagnon chez son frère Jean-Baptiste-Denis (1700).

Il est cité rue des Boucheries-Saint-Germain (1708), rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (1727), puis rue de la Comédie Française (1748).


Etienne BAILLON
(Rouen 1677 - Paris avant 1748)

Fils de Jean-Baptiste 1er,  Horloger à Rouen.

Marié à Marie-Thérèse, fille et petite-fille des peintres Jean-Baptiste Blin de Fontenay et Jean-Baptiste Monnoyer, il est le père d'Etienne-Mathieu.

Apprenti d'Isaac, puis de Jacques Thuret aux Galeries du Louvre, où il ne résida qu'en cette qualité, il est reçu Maître à Paris. 

Il est cité rue des Orties (1708) et rue de Richelieu (1714).


Sa veuve poursuivit un temps son activité puis se retira à Saint-Germain-en-Laye.
Il utilisa des caisses de F. Goyer.
Parmi ses clients figurait le prince de Chimay.


Jean-Baptiste II Denis BAILLON
(mort à Saint-Germain-en-Laye, le 17 avril 1757)

Fils de Jean-Baptiste 1er,  Horloger à Rouen.

Marié à Geneviève Jacquin et père de Jean-Baptiste III
Reçu Maître à Paris, il est cité dans cette même ville Place Dauphine à l'enseigne de "A la Belle Image" (1700).


3ème génération


Etienne-Mathieu BAILLON
(mort à Paris, le 30 novembre 1752)

Fils d’Étienne (Rouen 1677 - Paris avant 1748)

Il est reçu Maître à Paris, le 13 juillet 1748 et est cité, dans cette même ville rue de Richelieu (1748).


Jean-Baptiste III Albert BAILLON
 (mort, le 28 avril 1772)

Reçu Maître, le 14 juillet 1727


Fils de Jean-Baptiste II Denis.

Marié à Elisabeth Bazire, puis à Marie-Elisabeth Delaporte (1763), il est le père de Jean-Baptiste IV Albert.

Il est reçu Maître, le 14 juillet 1727, puis nommé successivement Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine, en survivance (1738), et au titre après le décès de Claude Martinot (1744) ; Premier Valet de Chambre de la Reine (avant 1748), puis Premier Valet de Chambre et Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Dauphine Marie-Antoinette (1770).

Il est cité Place Dauphine (1738), puis rue Dauphine (après 1751).

Jean-Baptiste III Baillon parvint à une très grande aisance, son actif était de 384.000 livres en 1772.
Sa collection d'objets d'art et de tableaux fut vendue le 16 juin 1772. 

Dominant sa lignée, il fut l'un des plus importants horlogers du XVIIIe siècle, non par ses recherches personnelles, mais par l'étendue de son commerce. En 1753, Berthoud décrit ainsi son établissement : "Sa maison est un Magasin de l'Horlogerie la plus belle et la plus riche. Le Diamant sert non seulement à décorer ses Montres, mais même des Pendules. il en a fait dont les Boetes étoïent de petit Cartels d'Or, ornés de fleurs de Diamans imitant la Nature...Sa maison de St-Germain est une espèce de Manufacture. Elle est remplie d'Ouvriers continuellement occupés pour lui...puisque lui seul fait une bonne partie de l'Horlogerie [de Paris]". Cette manufacture privée sise à Saint-Germain-en-Laye, longtemps dirigée par Jean Jodin, fut la seule de son espèce au XVIIIe siècle. Baillon la ferma vers 1765. 

En 1772, son stock fut évalué à 55.970 livres. Il comportait 126 montres finies d'une valeur totale de 31.174 livres, dont la valeur s'échelonnait de 92 à 3.000 livres, 127 mouvements de montres terminés, ou à finir, pour 8.732 livres, 86 pendules, 20 mouvements de pendules, 7 boîtiers de marqueterie, 1 de porcelaine et 8 de bronze dont 7 à l'éléphant pour 14.618 livres. La numérotation des mouvements de montres avait atteint le chiffre 4320et celle des mouvements de pendules celui de 3808. Ce fonds fut dispersé aux enchères les 23 février 1773 et jours suivants.

Il utilisa des caisses des Caffieri, de J.B. Osmond, J.J. de Saint-Germain, B. Lieutaud, Vandernasse et E. Roy. 

Il possédait, en propre, quelques modèles et fit appel à l'émailleur Chaillou, mais il semblerait que c'est avec Martinière qu'il ait collaboré pour ses plus belles réalisations, notamment celles destinées à la famille royale (Inventaire après décès de Jean-Baptiste Baillon, en date du 28 avril 1772 - Arch. nat. MCET/CXVII/857) ou à la couronne d'Espagne. Sa clientèle fut à la mesure de sa réussite et comprit tout ce que la ville et la cour comptaient de personnes distinguées. Les fleurs de lys visibles sur ses cadrans sont, sans nul doute, à rapprocher de ses fonctions...


4ème génération


Jean-Baptiste IV Albert BAILLON
(3 septembre 1752 - Paris, 1773)

Reçu Maître, le 7 octobre 1772


Il est le fils de Jean-Baptiste III Albert, avec lequel il travailla et dont il poursuivit très brièvement l'activité. 

Sa veuve est citée rue Thevenot à Paris, en 1778.