Robert ROBIN
1742 - 17 juillet 1799

Reçu Maître le 21 novembre 1767







Marchand-Horloger Privilégié du Roi le 22 octobre 1763, par démission de J.B.C. Poiret. Il résigna son brevet le 13 septembre 1765 au profit de Jean-Pierre Courtois et fut reçu Maître le 21 novembre 1767 par arrêt du Conseil qui le relève du défaut d'apprentissage.
Il est nommé successivement Horloger du Duc de Chartres (1778), Valet de Chambre-Horloger Ordinaire du Roi (1783).
Il obtient la survivance du logement de Maurice-Quentin La Tour aux Galeries du Louvre, le 5 décembre 1785.
Il devient Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine, par suite du décès de Vilbar, le 1er octobre 1786.
Il porta aussi successivement les titres d'Horloger de Monsieur (1785), Horloger de la République (1794) et Horloger du Directoire (1796).
On le retrouve successivement Grande rue du faubourg Saint-Honoré (1772), rue des Fossés-Saint-Germain l'Auxerrois (1775), rue Saint-Honoré à l'Hôtel d'Aligre
( 1778) et aux Galeries du Louvre en 1786.

Ingénieur remarquable et à l'esprit créatif, Robin fait preuve d'une ambition certaine qui le conduit à accumuler titres et charges. Il appartient au cercle restreint des grands horlogers de la fin du XVIIIème siècle qui apportent une contribution particulière au perfectionnement des instruments de la mesure du temps.

La phase brillante de sa carrière commence en 1778 avec l'approbation par l'Académie des Sciences de deux inventions dont l'une est concrétisée par l'exécution d'une pendule astronomique, représentant une méridienne tracée sur une pyramide, acquise la même année pour Louis XVI par les Menus Plaisirs pour 30.000 livres, et dont Robin lui-même publie une Description historique et Mécanique.
A la même époque il met au point ses fameux régulateurs de cheminée à indications astronomiques et à balancier compensé dont un des premiers acquéreurs est le Marquis de Courtanvaux. Il en applique les principes à des pendules à secondes dont le Duc d'Aumont possède l'une des premières réalisations.
Robin s'intéresse également aux montres, utilisant à partir de 1786 un échappement particulier, et aux grosses horloges fournissant celles du Grand Commun à Versailles (1782), du magasin des Menus Plaisirs et du Petit Trianon (1785). Il publie une description de cette dernière, aujourd'hui remontée dans la galerie des espèces disparues du Museum National d'Histoire Naturelle de Paris. Enfin, sous la Terreur, il travaille aux montres et pendules décimales.

La conception des boîtes de ses régulateurs de cheminée sont d'une remarquable modernité et d'un esthétisme parfait. Il fait appel pour les caisses à de nombreux artistes comme Osmond, Thomire, Rémond, Galle, Lieutaud, Levasseur, Riesener, Schwerdfeger et Weisweiler ; pour les cadrans à Dubuisson et surtout à Coteau ; pour les ressorts aux Richard et aux Montginot.
Apprécié des différentes administrations de la Maison du Roi, il fournit de très nombreuses pendules pour la Couronne. L'inventaire de celles du Roi et du Garde-Meuble en compte sept en 1788, chiffre alors inférieur à la réalité et qui s'accroît encore avant 1792, tandis que celui des pendules de la Reine en 1793, en dénombre vingt-trois. Monsieur, frère de Louis XVI, en possède une dizaine.

Son talent et la faveur de la famille royale lui permettent de compter dans sa clientèle les plus brillants représentants de la haute société parisienne de son temps comme les maréchaux, Ducs de Duras et de Richelieu, Premiers Gentilhommes de la Chambre, et le Marquis de Sérent, gouverneur des Ducs d'Angoulême et de Berry.

Ses fils, brillants horlogers, poursuivirent l'activité de leur père durant le premier tiers du XIXème siècle. Ils furent récompensés lors des expositions des produits de l'Industrie en 1806 et 1819 et portèrent sous la Restauration le titre d'Horloger du Roi et d'Horloger de Madame la Duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI.


Bibliographie



"Les Ouvriers du Temps"
Jean-Dominique Augarde
Antiquorum Editions - 1996


"Le Dictionnaire des Horlogers Français"
Editions Tardy - 1972


"Les Bronzes Dorés Français du XVIIIème siècle
Pierre Verlet
Picard Editeur - 1987
(Publié avec le concours du J. Paul Getty Trust
et de la Fondation Abegg)





Robert ROBIN
1742 - Paris 17 July 1799

Master 21 November 1767





Married to Margaret-Rose Thielot, Father of Robert-Nicolas and Jean-Joseph.
Marchand-Horloger Privilégié du Roi on 22 October 1763.
Received as Master on 21 November 1767 by the Council exempting him from the apprenticeship qualification.
Horloger du Duc de Chartres (1778). Valet de Chambre-Horloger Ordinaire du Roi (1783).

Obtained the reversion of Maurice-Quentin La Tour's lodgings in the Galeries du Louvre on 5 December 1785. Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine, on 1 October 1786. Also held the titles of Horloger de Monsieur (1785), Horloger de la République (1794), and Horloger du Directoire (1796).

Established Grande Rue du Faubourg Saint-Honoré (1772), Rue des Fossés-Saint-Germain-l'Auxerrois (1775), Rue Saint-Honoré at the Hôtel d'Aligre (1778), and at the Galeries du Louvre (1786).


Robin was a remarkable engineer with a creative mind and possessed considerable ambition which led him to accumulate titles and offices. He belonged to the small circle of great clockmakers of the end of the eighteenth century who greatly improved instruments for measuring time.


The most brilliant phase of his career began in 1778 when the Académie des Sciences approved two of his inventions. One of these was an astronomical clock, representing a meridian drawn on a pyramid, which the Menus Plaisirs acquired that same year for Louis XVI, at a cost of 30,000 livres and which Robin described in a publication entitled Descripition Historique et Mécanique (Historical and Mechanical Description).
During this same period, he perfected his famous mantelpiece clocks with astronomical indications and compensated pendulums, one of the first owners being the Marquis de Courtanvaux.
Robin applied the same principles to regulator clocks and the Duc d'Aumont posseded an early model of this kind. Robin was equally interested in watches, using a special escapement from 1786 onwards, and also in monumental clocks, supplying those for the Grand Commun at Versailles (1782), the Menus Plaisirs warehouse and the Petit Trianon (1785).
He published a description of the Petit Trianon clock, which is now on display in the galerie des espèces disparues of the Museum National d'Histoire Naturelle in Paris. During the Terror, Robin produced decimal watches and clocks.


The design of the cases for his mantelpiece clocks was remarkably modern and elegant. He used the work of numerous artists including Osmond, Thomire, Rémond, Galle, Lieutaud, Levasseur, Riesener, Schwerdfeger and Weisweiler. Dials were provided Dubuissson and particularly Coteau, and springs by the Richards and the Montginots.


Much appreciated by the various administrators of the King's Household, Robin supplied the Crown with a great many clocks. In 1788, the inventory of those owned by the King and the Garde-Meuble lists seven (less than the actual number and one which was to increase before 1792) while the 1793 inventory of the Queen's clocks lists 23 and that of Monsieur, Louis XVI's brother, shows he owned about ten models.

His talents and the Royal Family's patronage enabled Robin to count among his clientele the most brillant representatives of the Parisian high society of the time and included, for example, the maréchaux Ducs de Duras and de Richelieu, Premiers Gentilhommes de la Chambre, and the Marquis de Sérent, tutor to the Ducs d'Angoulême et de Berry.


His sons, brillant clockmakers in their own right, carried on their father's business during the first third of the XIXème century. They were awarded at the 1806 and 1819 Products of Industry Exhibition and, under the Restoration, they held the titles of Horloger du Roi and Horloger de Madame la Duchesse d'Angoulême, the daughter of Louis XVI.



Bibliography



"The James A. de Rothschild Collection
at Waddesdon Manor"
Volume II
Geoffrey de Bellaigue
Office du Livre - 1974