Jean-Mathieu CHEVALLIER
1694-1768

Reçu Maître le 5 mars 1743




Frère aîné de Charles Chevallier, il commence sa carrière comme marchand de meubles rue de Grenelle, à "La Croix Chevallier". Après avoir reçu ses lettres de maîtrise, il connaît une grande prospérité et reçoit des commandes pour plusieurs résidences aristocratiques telles que l'hôtel du Duc de Talmont et le Château de Villegénis, ce dernier appartenant à Louise-Anne de Bourbon-Condé. Sa présence, en 1745, parmi les créanciers d'André Charles II Boulle indique peut-être une collaboration entre les deux artisans. Après sa mort, sa veuve ne conservera, huit ans durant, que le magasin de vente.

Jean-Mathieu Chevallier, dit l'Aîné, a estampillé un certain nombre de commodes, d'encoignures, de secrétaires, d'armoires Louis XV de formes classiques et harmonieuses, ornés de marqueteries florales très décoratives. Celles-ci se composent, sur un fond de bois de rose, de larges fleurs en bois clair dont les tiges sont fréquemment liées par un ruban. La composition est assez abondante mais très habilement répartie, sans surcharge. Elle est parfois compartimentée par des rinceaux qui dessinent, aux angles des panneaux, des écoinçons caractéristiques. Les bronzes rocailles de série restent très discrets. On se trouve, sans nul doute, en présence d'un marqueteur de grand talent. En dehors des marqueteries typiques qui viennent d'être décrites, cet ébéniste a aussi utilisé, mais moins fréquemment, les placages en feuilles, à fil contrarié ou à motifs géométriques, notamment sur des commodes dont certaines rappellent la forme "en tombeau" des la Régence. Il ne semble pas avoir produit beaucoup de petits meubles mais son nom apparaît assez fréquemment en vente publique.

Bibliographie

"Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle"

Page 195
Pierre Kjellberg
Les Editions de l'Amateur - 2002