Germain LANDRIN
Mort vers 1785
Reçu Maître le 16 janvier 1738
Il est probable que de nombreux meubles de cet ébéniste, établi rue du Faubourg-Saint-Antoine, portent l'estampille de Pierre Migeon, pour lequel il travaille dès 1742 et durant près de quinze ans. Il fournira ensuite des meubles à Denis Genty et à Jean-François Oeben. C'est, semble-t-il, après la mort de ce dernier, en 1763, qu'il décide de vendre lui-même sa production avec l'assistance de son fils. Il achèvera sa carrière rue de Charonne.
Toujours d'excellente qualité, les meubles de Landrin, pour la plupart de petites dimensions, s'apparentent à certains de ceux que l'on trouve précisément chez ses commanditaires Migeon, Genty et Oeben et dont il est peut-être l'auteur. Il s'agit essentiellement de modèles Louis XV : petites tables de forme rognon, coiffeuses en forme de cœur, tables liseuses, bureaux de pente et aussi bureaux plats. Des placages de bois de violette, disposés parfois en ailes de papillon, comme chez Migeon, des marqueteries de cubes, comme chez Oeben, quelques marqueteries florales habillent ces meubles d'une sobre élégance. Moins fréquente, une marqueterie de paysages animés de personnages orne le plateau d'une petite table rognon de la collection Niarchos.
Rares sont les ouvrages de luxe dans la production de Landrin. L'un d'entre eux, un important secrétaire à encoignure, d'un modèle et de dimensions hors série, a figuré dans la collection de l'antiquaire Jean Gismondi. Certainement exécuté sur commande, ce meuble surmonté d'une doucine est plaqué de bois de rose et d'amarante. On y retrouve les motifs en ailes de papillon et la marqueterie de cubes chers à l'ébéniste.
Bibliographie
"Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle"
Pierre Kjellberg
Les Éditions de l'Amateur - 2002