Juste-Aurèle MEISSONNIER

1695 - 1750



Juste-Aurèle Meissonnier est né à Turin, le 17 mars  1695, de parents provençaux originaires d’Aix-en-Provence. La Famille Meissonnier habitait dans une maison en face du Palazzo Madama, dans le quartier San Gaetano au centre de Turin. Nous ne savons rien de l’éducation de Juste-Aurèle (Giusto-Aurelio), mais il est tout à fait plausible qu’il ait été l’élève de son père et qu’il ait reçu de lui une formation concernant tous les aspects du travail de l’orfèvrerie et de la gravure sur métaux.

Suite à la commande, par la Monnaie de Paris, le 15 février 1715, de la gravure d’un poinçon et d’un carré commémorant le combat naval de Malaga en 1704, c’est le désir et la volonté de se perfectionner dans son art, qui amena Meissonnier à Paris aux alentours de 1715.
Sa première commande, dans le domaine de l’orfèvrerie, est le seau à rafraîchir pour le Duc de Bourbon, datant de 1723.

Il est incontestable que la position à la cour de son commanditaire, d’abord en tant que surintendant de l’éducation de Louis XV, puis comme premier ministre de la fin de 1723 à juin 1726, ait joué un rôle déterminant dans sa carrière en facilitant son introduction dans le milieu de la grande aristocratie française. Il est admis, dès 1724, à la maîtrise comme orfèvre du roi travaillant aux Gobelins et, en 1726, succède aux Bérain comme dessinateur de la chambre et du cabinet du roi.
L’examen systématique des dessins datés de Meissonnier permet de saisir l’évolution de son style : en 1725, les « gardes d’épées d’or pour les présents du mariage du Roi » sont tout à faits symétriques


Musée de la Résidence
Munich


alors qu’en 1728, un modèle de « chandelier en sculpture en argent » avec des motifs différents sur chaque face, un cartouche posé en biais, est un des premiers exemples d’œuvre vraiment asymétrique.




On parle souvent d'influence italienne à propos de Meissonnier, mais sa formation est française et s'il a pris des idées à l'étranger ce serait peut-être dans le style auriculaire de l'orfèvre hollandais Adam van Vianen. Quoi qu'il en soit, les éléments employés par Meissonnier et qu'il répandra à partir de 1734 avec la publication de son Livre d'ornemens inventez et dessinez par J. O. Meissonnier sont ceux du style rocaille : coquille, enroulements brisés, cartouche asymétrique. Son œuvre est essentiellement constituée par des dessins et des projets car, bien qu'orfèvre lui-même, il faisait généralement exécuter ses pièces d'orfèvrerie par Duvivier. À partir de 1735, on sait peu de choses sur lui. Il donna des dessins d'intérieur, beaucoup plus rococo et asymétriques que ce qu'on faisait au même moment en France.

Meissonnier meurt à Paris, le 31 juillet 1750. Il était considéré par ses pairs comme l’un des fondateurs et chef de file du style rocaille appelé encore « pittoresque » et, comme le notait l’Abbé de Fontenay dans son Dictionnaire des Artistes de 1776, « son mérite seul lui fit obtenir le brevet d’orfèvre du Roi et la place de premier dessinateur du Cabinet de Sa Majesté après avoir remarqué qu’il réunissait plusieurs talents qui l’ont distingué : il était peintre, dessinateur, sculpteur, architecte et surtout excellent orfèvre ». 



Juste-Aurèle MEISSONNIER

1695 - 1750
 

Described by one of his contemporaries as "an unruly genius, and, what's more, spoilt by Italy," Juste-Aurèle Meissonnier was the leading and most extravagant pioneer of the Rococo style in the decorative arts. Early in his career, Meissonnier migrated from Italy to Paris to work for the royal Gobelins Manufactory. In 1724 he received his warrant as master goldsmith from Louis XV; his appointment as designer for the king's bedchamber and cabinet in 1726 solidified his position.

Although qualified to practice as a goldsmith, Meissonnier seems to have concentrated on providing drawings of objects designed with flowing scrolls, asymmetrical foliage and dripping water motifs, many of which were also engraved. His personal involvement with the actual execution of objects is still unknown, but he was probably commissioned to produce designs that were then made in gold or silver by another silversmith.


Meissonnier provided designs for a variety of clients including the French king and church as well as English, Polish, and Portuguese nobles. He produced works of astonishing variety: paneling for rooms, picture frames, tables, chairs, snuffboxes, lanterns, crucifixes, clocks, and even a project to celebrate the wedding of Louis XV's eldest daughter, which included an elaborate architectural setting for the fireworks display.



Bibliographie

"Juste-Aurèle Meissonnier"
Un génie du rococo 1695 – 1750
 
Peter Fuhring
Turin – Londres 1999


"Vergoldete Bronzen"

H. Ottomeyer – P. Pröschel
Munich - 1986