Rosalba Carriera

Chioggia 7 octobre 1675 - Venise 15 avril 1757

Autoportrait 1517
Pastel, 71 x 57 cm
Galerie des Offices, Florence

Rosalba Carriera naît le 7 octobre 1675 à Venise. Selon le récit du graveur Pierre-Jean Mariette, c'est à la suite de sa rencontre avec un peintre français, nommé Jean Steve, qu'elle commence une carrière  artistique. Celui-ci lui conseille de décorer des tabatières, objets alors très en vogue.

Le succès ne tarda pas et ses boîtes à tabac ornées de miniatures sur ivoire connaissent un grand succès auprès des voyageurs étrangers qui visitent Venise. Dès 1703, elle utilise des pastels. Une petite miniature représentant une jeune fille avec une colombe lui sert de billet d'entrée pour être admise à l'Accademia di San Luca de Rome en 1705. Très vite, sa renommée se répand dans toute l'Europe grâce à ses portraits plaisants et raffinés aux tons délicats, exécutés avec une touche légère.

A partir de 1706, elle reçoit d'importantes commandes. En 1709, le roi du Danemark Frédéric IV lui commande une série de douze miniatures. En 1715, le financier et amateur d'art parisien, Pierre Crozat, lui rend visite.
En janvier 1720, elle est admise parmi les membres de l'Académie de Bologne. Cette même année, Pierre Crozat l'invite à Paris. Rosalba s'y rend accompagnée de sa mère et de sa sœur Giovanna. Son autre sœur Angela et son mari Antonio Pellegrini viennent loger dans une auberge près de l'hôtel de Crozat, situé rue de Richelieu. Pellegrini réalise à cette époque la peinture des plafonds de la Banque Royale. En octobre, Rosalba est reçue à l'Académie Royale de Paris.

Son séjour à Paris lui permet de faire la connaissance de peintres tels que Coypel, Liotard, La Tour et Watteau. Le style de ce dernier exerce une influence notable sur la production de cette période et c'est lors de ce séjour à Paris que Rosalba lance la mode du portrait au pastel.

A l' occasion de son séjour à Paris, elle fait le portrait de Louis XV dauphin. Après le roi, viennent successivement le prince de Conti, Mlles de Charolais, de Clermont, de la Roche-sur-Yon, princesses de la famille royale; la duchesse de Villeroi, la comtesse d'Évreux, la marquise d'Alincourt et toutes les grandes dames à la mode. Le Régent, lui-même, ne dédaigne pas de lui rendre visite à son atelier, et à sa suite Mme de Parabère et Mme de Prie figurent sur sa liste.
En 1723 elle est invitée à Modène pour faire le portrait de la famille d'Este.


En 1730 elle est appelée à la cours de Vienne pour faire le portrait de l'impératrice Amélie ainsi que d'autres membres de la famille impériale. Giovanna, sa sœur cadette, l'accompagne souvent lors de ses voyages. Les deux sœurs sont très proches et Giovanna, qui peint aussi, aide Rosalba en faisant les ébauches et des esquisses préparatoires. Giovanna meurt le 9 mai 1737.


Bien que ses portraits soient d'une qualité et d'une finition inégale, elle est très populaire et les commandes affluent. Sa clientèle fortunée est internationale : seigneurs vénitiens, princes allemands et danois, aristocrates français s'entichent de son style flatteur mais clair et direct où la cordialité mondaine des apparences se mêle à une réelle attention psychologique. Bien qu'elle dit fuir "les libertins et les dégénérés comme s'ils avaient une maladie contagieuse" ses portraits et ses petites allégories s'adressent justement à ce genre de personnes.
 En 1746, Rosalba devient aveugle suite à une cataracte. Elle se fait opérer en mai 1749. Elle pense être guérie mais, quelques mois après, elle perd définitivement  la vue, suite aux complications de l'opération. Elle décède le 15 avril 1757.


Rosalba Carriera

Chioggia 1675 - Venice 1757

Born in Venice ( 7 October 1675 ), Rosalba Carriera was a prominent and greatly admired portrait artist of the venetian Rococo. Her family was from the lower-middle-class in Venice, and as a child, she began her artistic career by making lace-patterns for her mother, who was engaged in that trade. Others claim that she received initial instruction in oil technique from the undistinguished Venetian painter Giuseppe Diamantini. 

As snuff-taking became popular, Rosalba Carriera began painting miniatures for the lids of snuff-boxes, and was the first painter to use ivory for this purpose. Gradually, this work evolved into portrait-painting, for which she pioneered the exclusive use of pastel. Prominent foreign visitors to Venice, young sons of the nobility on the grand tour and diplomats for example, clamoured to be painted by her. The portraits of her early period include those of Maximilian II of Bavaria; Frederick IV of Denmark; the 12 most beautiful Venetian court ladies; the "Artist and her Sister Naneta" (Uffizi); and August the Strong of Saxony who acquired a large collection of her pastels. 

By 1721, during Carriera's first trip to Paris, portraits by her were in great demand. While in Paris, as a guest of the great amateur and art collector, Pierre Crozat. She painted Watteau, all the royalty and nobility from the King and Regent downwards, and was elected a member of the Academy by acclamation. Her brother-in-law, the esteemed painter Antonio Pellegrini, married to her sister Angela, was also in Paris that year. Pellegrini was employed by John Law, a British financier and adventurer, to paint the ceiling of the Grand Salle in Law's new Bank building.

Carriera's other sister, Giovanna, and her mother, were members of the party in France. Both sisters, particularly Giovanna, helped her in painting the hundreds of portraits she was asked to execute. Carriera's diary of these 18 months in Paris was later published by her devoted admirer, Antonio Zanetti, the Abbé Vianelli, in 1793. Her extensive correspondence has also been published. She returned to Venice in 1721, visited Modena, Parma, and Vienna, and was received with much enthusiasm by rulers and courts.

In later life, Carriera made a long journey to the court of the Poland. The works she executed there were later to form the basis of the large collection in the Altemeister Gallery in Dresden. In 1705, she was made an 'Accademico di merito' by the Roman Accademia Di San Luca, a title reserved for non-Roman painters.

Still immensely popular and in great demand, Carriera returned to Venice. Her portraits were highly refined and flattering, almost always consisting of a bust-length pose, with the body turned slightly away and the head turned to face the viewer. Carriera had an unusual ability to represent textures and patterns, faithfully re-creating fabrics, gold braid, lace, furs, jewels, hair and skin and show-casing the sumptuous, material life-style of her rich and influential patrons.
The last years of Carriera's long life were tragic, as her sight, which might have been damaged by miniature-painting in her youth, deserted her completely, and she went blind. She endured two unsuccessful cataract operations. She outlived all her family, spending her last years in a little house in the Dorsoduro sector of Venice where she died at the age of 81 (15 April 1757).


Bibliographie

"Rosalba Carriera
  Bernardina Sani
  Editions Umberto Allemandi & C. - 1988

"Research Files on Rosalba Carriera"
  Anna Kleinman
  The Frick Collection
  Frick Art Reference Library Archives