Jean Chrysostome STUMPFF
1731 - 17 janvier 1806

Reçu Maître le 27 août 1766




Originaire de Schweigern, en Souabe, il se marie en 1760 à Paris, à l'ambassade de Suède, comme la plupart de ses compatriotes de religion réformée. Son témoin est d'ailleurs l'un d'eux, l'ébéniste Ferdinand Schwerdfeger. Encore ouvrier privilégié, il s'établit rue Saint-Nicolas, où il demeurera toute sa vie.

Stumpff a laissé des meubles Louis XV et surtout Transition et Louis XVI de modèles classiques mais toujours d'excellente fabrication, en particulier de nombreuses commodes Transition, ainsi que des commodes et des secrétaires Louis XVI. Ses ouvrages sont revêtus de placages, souvent disposés à fil contrarié ou en ailes de papillon, de marqueteries à motifs géométriques, de quelques marqueteries de fleurs, de trophées, voire, plus rarement, d'ustensiles ou de paysages, enfin, très exceptionnellement, de laque d'Extrême-Orient.

Une marqueterie très originale, simulant, en trompe-l’œil, une sorte de parquetage rythmé de petits cubes en relief, a connu un succès incontestable vers 1770. Plusieurs ébénistes l'ont utilisée mais Stumpff plus que tout autre. On compte au moins huit de ses meubles (des commodes Transition, encoignures, secrétaires et un bureau plat Louis XVI) ainsi décorés, apparus en vente publique au cours des dernières décennies. L'un de ces meubles, une commode porte une seconde et mystérieuse estampille, celle d'un certain "C.N Vallier". On ignore s'il s'agit d'un autre ébéniste ou, qui sait ?, d'un marqueteur qui aurait travaillé pour les différents artisans ayant adopté ce type de décor.
D'autres motifs de marqueteries géométriques (rosaces, losanges, carrés à quatre-feuilles, quadrillages) se retrouvent sur plusieurs meubles de Stumpff. On note aussi l'emploi régulier de filets d'encadrement à grecques et de cannelures simulées, notamment sur les montants arrondis des commodes.


Bibliographie

"Le Mobilier Français du XVIIIe siècle"
  Pierre Kjellberg
  Les Éditions de l'Amateur - 2002