Les BAILLON

Une dynastie de quatre générations de Maîtres Horlogers


1ère génération


Jean-Baptiste ou Jean BAILLON
dit Jean-Baptiste 1er

Horloger à Rouen mort un peu avant 1700. Sa veuve est citée, à Paris, en 1700 Place Dauphine à l'enseigne de "A la Belle Image" et, en 1704, Cloître Saint Nicolas du Louvre.

De cette union, naît Étienne, Jean-Baptiste-Denis et Albert-Vincent. 


2ème génération 


Albert-Vincent BAILLON
(Rouen 1675 - Paris 23 mars 1753)

Reçu Maître, le 6 juin 1709

Fils de Jean-Baptiste 1er, Horloger à Rouen.

Marié à Marie-Charlotte de Vaucourt Compagnon chez son frère Jean-Baptiste-Denis (1700).

Il est cité rue des Boucheries-Saint-Germain (1708), rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (1727), puis rue de la Comédie Française (1748).


Etienne BAILLON
(Rouen 1677 - Paris avant 1748)

Fils de Jean-Baptiste 1er,  Horloger à Rouen.

Marié à Marie-Thérèse, fille et petite-fille des peintres Jean-Baptiste Blin de Fontenay et Jean-Baptiste Monnoyer, il est le père d'Etienne-Mathieu.

Apprenti d'Isaac, puis de Jacques Thuret aux Galeries du Louvre, où il ne résida qu'en cette qualité, il est reçu Maître à Paris. 

Il est cité rue des Orties (1708) et rue de Richelieu (1714).


Sa veuve poursuivit un temps son activité puis se retira à Saint-Germain-en-Laye.
Il utilisa des caisses de F. Goyer.
Parmi ses clients figurait le prince de Chimay.


Jean-Baptiste II Denis BAILLON
(mort à Saint-Germain-en-Laye, le 17 avril 1757)

Fils de Jean-Baptiste 1er,  Horloger à Rouen.

Marié à Geneviève Jacquin et père de Jean-Baptiste III
Reçu Maître à Paris, il est cité dans cette même ville Place Dauphine à l'enseigne de "A la Belle Image" (1700).


3ème génération


Etienne-Mathieu BAILLON
(mort à Paris, le 30 novembre 1752)

Fils d’Étienne (Rouen 1677 - Paris avant 1748)

Il est reçu Maître à Paris, le 13 juillet 1748 et est cité, dans cette même ville rue de Richelieu (1748).


Jean-Baptiste III Albert BAILLON
 (mort, le 28 avril 1772)

Reçu Maître, le 14 juillet 1727


Fils de Jean-Baptiste II Denis.

Marié à Elisabeth Bazire, puis à Marie-Elisabeth Delaporte (1763), il est le père de Jean-Baptiste IV Albert.

Il est reçu Maître, le 14 juillet 1727, puis nommé successivement Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine, en survivance (1738), et au titre après le décès de Claude Martinot (1744) ; Premier Valet de Chambre de la Reine (avant 1748), puis Premier Valet de Chambre et Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Dauphine Marie-Antoinette (1770).

Il est cité Place Dauphine (1738), puis rue Dauphine (après 1751).

Jean-Baptiste III Baillon parvint à une très grande aisance, son actif était de 384.000 livres en 1772.
Sa collection d'objets d'art et de tableaux fut vendue le 16 juin 1772. 

Dominant sa lignée, il fut l'un des plus importants horlogers du XVIIIe siècle, non par ses recherches personnelles, mais par l'étendue de son commerce. En 1753, Berthoud décrit ainsi son établissement : "Sa maison est un Magasin de l'Horlogerie la plus belle et la plus riche. Le Diamant sert non seulement à décorer ses Montres, mais même des Pendules. il en a fait dont les Boetes étoïent de petit Cartels d'Or, ornés de fleurs de Diamans imitant la Nature...Sa maison de St-Germain est une espèce de Manufacture. Elle est remplie d'Ouvriers continuellement occupés pour lui...puisque lui seul fait une bonne partie de l'Horlogerie [de Paris]". Cette manufacture privée sise à Saint-Germain-en-Laye, longtemps dirigée par Jean Jodin, fut la seule de son espèce au XVIIIe siècle. Baillon la ferma vers 1765. 

En 1772, son stock fut évalué à 55.970 livres. Il comportait 126 montres finies d'une valeur totale de 31.174 livres, dont la valeur s'échelonnait de 92 à 3.000 livres, 127 mouvements de montres terminés, ou à finir, pour 8.732 livres, 86 pendules, 20 mouvements de pendules, 7 boîtiers de marqueterie, 1 de porcelaine et 8 de bronze dont 7 à l'éléphant pour 14.618 livres. La numérotation des mouvements de montres avait atteint le chiffre 4320et celle des mouvements de pendules celui de 3808. Ce fonds fut dispersé aux enchères les 23 février 1773 et jours suivants.

Il utilisa des caisses des Caffieri, de J.B. Osmond, J.J. de Saint-Germain, B. Lieutaud, Vandernasse et E. Roy. 

Il possédait, en propre, quelques modèles et fit appel à l'émailleur Chaillou, mais il semblerait que c'est avec Martinière qu'il ait collaboré pour ses plus belles réalisations, notamment celles destinées à la famille royale (Inventaire après décès de Jean-Baptiste Baillon, en date du 28 avril 1772 - Arch. nat. MCET/CXVII/857) ou à la couronne d'Espagne. Sa clientèle fut à la mesure de sa réussite et comprit tout ce que la ville et la cour comptaient de personnes distinguées. Les fleurs de lys visibles sur ses cadrans sont, sans nul doute, à rapprocher de ses fonctions...


4ème génération


Jean-Baptiste IV Albert BAILLON
(3 septembre 1752 - Paris, 1773)

Reçu Maître, le 7 octobre 1772


Il est le fils de Jean-Baptiste III Albert, avec lequel il travailla et dont il poursuivit très brièvement l'activité. 

Sa veuve est citée rue Thevenot à Paris, en 1778.