Les BERNARD
 

Nicolas BERNARD
vers 1713


Reçu Maître en 1742

 

Frère aîné de l'ébéniste Pierre Bernard, il travaille d'abord comme ouvrier libre rue du Faubourg-Saint-Antoine puis, après réception de la maîtrise, s'établit rue du Faubourg-Saint-Martin à l'enseigne de "La Tour de Malines".

Le comte de Salverte lui attribue le monogramme N.B. figurant sur plusieurs commodes galbées dans le goût de la Régence, dites "en tombeau".
Certains de ces meubles présentent d'indéniables qualités de fabrication.

 
Pierre BERNARD
vers 1715 - 1770

 
Cousin germain du menuisier prénommé Pierre, comme lui, il apprend le métier d'ébéniste chez son oncle, Pierre Amour Bernard, puis commence à travailler avec son frère Nicolas dans un immeuble à l'enseigne du "Coq d'or", grande rue du Faubourg-Saint-Antoine. En 1744, il ouvre son propre atelier dans la même rue et reçoit un brevet d'"ébéniste privilégié du Roi suivant la cour".
François de Salverte cite quelques meubles Louis XV de belle qualité, dont un bureau plat et une coiffeuse, cette dernière aux bronzes frappés des armes royales. Ces meubles sont mentionnés sous le nom de Bernard dans plusieurs catalogues de vente de grandes collections comme celle du peintre François Boucher en 1771 et celle de Blondel de Gagny en 1776.
 
Dans la production de Pierre Bernard figurent quelques meubles Louis XV passés en vente publique, telle une poudreuse marquetée de fleurs dans des encadrements en placage d'acajou (New York, 10 avril 1959), une commode en placage de palissandre à réserve de bois de rose marquetée de fleurs (Paris, 4 décembre 1987) et un régulateur en marqueterie et bronzes rocailles (Sceaux, 24 mai 1987).
 
Pierre BERNARD
vers 1730 - 15 octobre 1788

Reçu Maître, le 24 janvier 1766



Son père, Pierre Amour Bernard (comme d'autres membres de sa famille, en particulier son cousin germain prénommé également Pierre), était ébéniste. Bien qu'établi dans le faubourg Saint-Antoine, fief des ébénistes, il sera menuisier. Dans son atelier rue de Lappe, où se déroulera toute sa carrière, il fabrique exclusivement des sièges. Il semble avoir compté, parmi ses clients, quelques riches collectionneurs, dont le marquis de Laborde au château de Méréville.

Le sculpteur Charles Joigny est cité pour avoir participé à l'ornementation de ses ouvrages. On connaît notamment, de Pierre Bernard, des fauteuils à la reine et des cabriolets ornés de fleurettes, qui se caractérisent parfois par des lignes ondulantes.
Le musée des Arts décoratifs possède deux fauteuils cannés de style Transition, d'une conception, en fait, très Louis XVI, où le style Louis XV n'apparaît, pour l'un, que dans le dossier galbé en cabriolet et dans les accotoirs et, pour l'autre, uniquement dans les accotoirs.
 
Quant aux modèles Louis XVI de Pierre Bernard, ils présentent, dans leur classicisme, une très grande rigueur d'exécution. Des fauteuils à la reine, qu'ils soient à dossier carré, en anse de panier ou en écusson, se caractérisent par leurs formes nettes, bien équilibrées, et leur sculpture simple mais incisive (rubans enroulés, piastres, rangs de perles, feuilles d'eau, cannelures rudentées). Plus originaux mais tout aussi soignés dans leur fabrication, les six fauteuils, les quatre chaises et la bergère vendus à Paris en 1977 sont pourvus d'un dossier plat à pans coupés. 
 
Une grande qualité caractérise également la paire de bergères à dossier carré et pieds à cannelures torses vendue à Paris en 1998 avec la collection Jacqueline Delubac, ainsi que le rare ensemble de six fauteuils à la reine à haut dossier arrondi, en bois délicatement sculpté de feuilles de laurier, acanthes et piastres, vendu à Paris le 5 avril 2000.
 
Bibliographie
 
"Les Ébénistes du XVIIIe siècle"
Comte François de Salverte
F. De Nobele, Paris - 1962

"Le Mobilier Français du XVIIIe siècle"
Pierre Kjellberg
Les Éditions de l'Amateur - 2002