Pierre DENIZOT
(Mort le 28 mai 1782)


Maître le 1er août 1740


 Fils de l'ébéniste Jacques Denizot, il travaille longuement avec son père et ne fait enregistrer ses lettres de maîtrise qu'en 1760. C'est donc à partir de cette date qu'il pourra marquer ses œuvres de son estampille personnelle. Il possède un commerce de meubles d'ébénisterie rue Neuve-Saint-Roch. Par ailleurs, il travaille pour son confrère ébéniste et marchand Léonard boudin. Enfin, il contribue à l'ameublement de plusieurs grandes demeures princières ou royales, dont les châteaux de Saint-Germain-en-Laye ou de Maisons-sur-Seine (Maisons-Laffitte). Il sera toute sa vie fournisseur du comte d'Artois au palais du Temple et à Bagatelle, auquel il livrera, à partir de 1776, aussi bien des meubles de luxe que du mobilier courant. Monsieur, comte de Provence, figure aussi parmi ses clients. On peut penser que les quatre commodes que ce dernier lui avait commandées et qui se trouvaient en cours d'exécution dans son atelier au moment de sa mort sont celles-là mêmes qui, achevées par Stöckel, seront ensuite vendues au Garde-Meuble de la couronne par le marchand Sauvage pour être transformées par Beneman. A noter au passage que le dit Sauvage était le propre gendre de Pierre Denizot. 

Les Annonces, Affiches et avis divers en date des 29 juillet et 27 novembre 1782 font mention de la vente organisée après le décès de l'ébéniste. On y trouve, outre les stocks de bois de rose, d'acajou, d'amarante et d'ébène, "nombre de commodes, armoires, bureaux à cylindre et autres tables de jeu, à l'Angl. en bois d’acajou massif, secrétaires, toilettes, encoignures, trictracs, chiffonnières, écrans, tables, rondes et ovales, garnis de fontes et ornements dorés d'or moulu".

La production de Denizot comporte principalement des meubles Louis XV ou Transition (commodes, secrétaires, bureaux, etc.) et peu de modèles Louis XVI. Certains de ces meubles sont ornés de marqueteries à motifs géométriques (cercles, carrés, losanges avec quatre-feuilles) rigoureusement dessinés, qui se déploient, non sans une certaine monotonie, sur toute leur surface. D'autres sont marquetés de fleurs et de trophées.

Plusieurs ouvrages, dont Pierre Denizot est très probablement l'auteur mais qui furent vendus par Léonard Boudin, portent leurs deux estampilles ou parfois la seule estampille de Boudin. C'est notamment le cas de petits meubles galbés dit à "en-cas", plaqués de bois de rose, ouvrant à deux rideaux et deux tiroirs. Un meuble à bijoux Louis XV marqueté de trophées et de quadrillages, vendu au palais Galliera le 7 décembre 1968, porte également les estampilles des deux artisans. 

Pierre Denizot, enfin, a réalisé quelques meubles mécaniques à transformation tels que des bureaux "capucin"ou des tables à la Bourgogne à gradin escamotable ou encore des tables à ouvrage à écran amovible.