Pierre-Benoît Marcion
(1769 - Paris - 1840)

 

Pierre-Benoît Marcion exerça de 1798 à 1817.
Il fut, après Jacob-Desmalter, l'un des principaux fournisseurs de Napoléon 1er.

Sa production fut considérable et, même si ses œuvres n'ont pas atteint la grâce et la variété de celles de Jacob-Desmalter ou de Molitor, elles demeurent dignes d'un grand maître, ce qui l'a amené à fournir la plupart des palais impériaux.

En 1798, il installe son atelier-magasin, à l'enseigne de "Aux Égyptiens", 41 rue Neuve-des-Petits-Champs, près de la rue Chabanais, et fait paraître des annonces invitant le public à venir découvrir son "choix de meubles de genre, en bois d'acajou, richement ornés de bronzes, d'après les belles formes des antiquités étrusques, égyptiennes, grecques et romaines".

En 1801, son commerce devenant de plus en plus important, il transfert son affaire rue Helvétius (ci-devant Sainte-Anne), puis rue Saint-Marc, de 1811 à 1816.

En 1812, il fait de nouveau paraître des réclames dans Les Petites Annonces, en indiquant "qu'on trouvera toujours chez lui une très grande quantité de sièges de bon goût et vingt modèles différents en bois sculpté et doré, acajou et noyer".

En mai 1812, il fait une demande, qu'il réitère en avril de l'année suivante, en vue d'obtenir de l'Empereur un brevet lui permettant de porter le titre d'ébéniste et menuisier en meubles de S.M. l'Empereur, et qui, malheureusement, reste sans suite, alors qu'il avait pourtant joint la liste des nombreux travaux réalisés pour le Garde-Meuble depuis huit ans : "le pavillon du Mail en entier, l'ameublement du côté gauche et de la galerie du Grand Trianon, le Petit Trianon en entier, les pavillons de Bagatelle et de Montceaux, etc.", liste qui aurait dû l'aider à obtenir ce titre...!

Pour finir, il abandonne l'ébénisterie en 1817, peut-être à la suite de la crise économique car, d'après Hector Lefuel, il fit faillite en 1814 ; et à la rentrée des Bourbons la crise était telle qu'il fit acheter la totalité des meubles qui se trouvaient dans ses ateliers et magasins au tiers de leur valeur.

 

 Pierre-Benoît Marcion
(1769 - Paris - 1840)


Born in Paris in the Faubourg Saint-Antoine, Marcion is first mentioned professionally in 1798 as a Marchand Ébéniste operating from the boutique Aux Égyptiens in the Rue Neuve des Petits Champs. In 1801 he received his first official commission for a set of eighty-two 'curule' chairs in mahogany and marquetry for the Consular Senate, of which forty-nine still survive in the Palais du Luxembourg (one ill. in Planchon, p.18). In 1805 he began working for the Garde-Meuble Impérial and over the following seven years proceeded to supply a significant quantity of case and seat furniture to the newly-refurnished palaces of Saint-Cloud, Fontainebleau, Compiegne, and the Grand Trianon, often commanding higher prices than his rival Jacob-Desmalter. He also received commissions from prominent generals and members of Napoleon's court, including Eugene de Beauharnais, Murat, Moreau and Talleyrand. After the fall of Napoleon in 1814 he ceased trading, but managed to sell the remainder of his finished stock in 1816 to the newly-restored Bourbon monarchy, who not only retained the Napoleonic interiors in their palaces but complemented them with similar pieces to preserve stylistic unity.

Interestingly, from 1807 the Garde-Meuble records refer to Marcion not as an ébéniste but rather a fabricant de meubles et de bronzes, suggesting that like Jacob-Desmalter, Marcion ran a sufficiently large workshop to have an in-house bronzier to produce his own mounts without needing to resort to the usual practice of subcontracting them.