Jean-Henri RIESENER
4 juillet 1734 - 6 janvier 1806

Reçu Maître le 23 janvier 1768




Le Maître incontesté du meuble Louis XVI par l'ampleur et la diversité de son oeuvre, par l’exceptionnelle qualité de ses fabrications, par la somptuosité sans égale des ouvrages commandés par la cour, dont il fut, durant plus de dix ans, le fournisseur attitré.
Né à Gladbeck, en Allemagne, Jean-Henri Riesener vient, jeune à Paris et entre dans l'atelier prestigieux de Jean-François Oeben, menuisier-ébéniste du Roi à l'Arsenal.

Il en devient l'un des principaux collaborateurs, au point qu'à la mort du maître en 1763, il prend la direction de l'entreprise sous le contrôle de Françoise-Marguerite Vandercruse, la veuve d'Oeben (qu'il épouse en 1767).

L'année suivante, il obtient ses lettres de maîtrise et peut désormais estampiller de son propre nom des ouvrages qu'il fabriquait depuis 5 ans sous le label "Oeben". C'est ainsi qu'il achève, signe et livre en 1769, le fameux bureau commandé pour le Roi à Versailles.

En 1774, au moment de l'intronisation de Louis XVI, Riesener reçoit le titre d'ébéniste ordinaire du Mobilier de la Couronne.
Durant une dizaine d'années, une partie des plus beaux meubles de style néo-classique correspond aux commandes de la Cour, d'où l'ampleur des formes et la richesse des décors dont ils font preuves.
Commodes, encoignures, secrétaires, bureaux à cylindre, tables à écrire présentent des marqueteries remarquablement dessinées, fines, précises, d'une grande richesse d'invention et de tons très variés. Ces marqueteries reprennent les thèmes utilisés pour le bureau du Roi : fleurs, guirlandes de feuillages, rinceaux, attributs, trophées. Elles sont le plus souvent contenues dans des réserves qui s'inscrivent sur un fond de placage uni ou sur une marqueterie régulière de treillages.

Pour ses bronzes auxquels il assigne un rôle de première importance, il utilise volontiers, les services des spécialistes les plus renommés de son temps : Duplessis, Hervieux.

En dépit de son attirance vers le monumental, Riesener va parfois sacrifier, dans les années 1780, au goût de l'époque pour des formes plus sveltes, plus gracieuses, pour un art plus féminin. C'est ce que l'on appelait alors le style "à l'étrusque" ou "à la romaine".

Comme la plupart de ses confrères, Jean-Henri Riesener travaille pour une clientèle privée et conçoit des meubles d'une étonnante simplicité où la qualité apparaît tout aussi éclatante que sur les modèles "riches".


La souplesse de son génie a fait de cet étranger, le plus Parisien de nos ébénistes, celui qui a su le mieux refléter dans ses créations, l'aimable et brillante élégance de la société contemporaine.



Bibliographie
"Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle"

Pierre Kjellberg
Les Editions de l'Amateur - 2002




Jean-Henri RIESENER
4 July 1734 - 6 January 1806

Master 23 January 1768

Jean-Henri Riesener was born in Gladbech in the Rhineland in 1734. While still young he moved to Paris, where he found employment in the workshop of Jean-François Oeben, then at the height of his career.

An extremely talented craftsman working in an extremely prestigious environment, Riesener was soon one of Oeben's leading journeymen.
When Oeben died in 1763, he was made head of the workshop which continued to operate, in keeping with the guild statutes, by entitlement of Oeben's widow.

Shortly afterwards, Riesener married Oeben's widow and this came into possession of the workshop. He was made a master in 1768 and could use his own stamp on pieces entirely of his own creation. One exception was the famous Bureau du Roy which was delivered to Louis XV in 1769, conceived and began by Oeben, stamped by Riesener.

In 1774, he succeeded Joubert as cabinet-maker to the King and Louis XV gave him the title of Ebéniste Extraordinaire de la Couronne. From then on, he produced for an elite clientele which included members of the King's immediate family.

Now, in the reign of Louis XVI, he combined a prodigious capacity for work with an acute artistic sensibility to produce an enormous quantity of pieces, veneering them in marquetry of rare exotic hardwoods and mounting them with magnificently chased bronzes. He was exceptionally skilled in jextaposing the tone and grain of the woods he used, whether in geometric compositions or in figure subjects ranging from simple floral motifs to larger pictorial arrangements.

From the end of the 1870, Riesener output evolved in line with the new Louis XVI style. Now it was lighter, with straight lines, while many its features took their inspiration from classical Antiquity.

Bibliography

"18th Century French Furniture"
Calouste Gulbenkian Museum
Maria Isabel Pereira Coutinho
Fundaçao Calouste Gulbenkian
Lisbon - 1999