Les Courte

Une famille d'origine allemande
installée à Dijon

Jean-Baptiste COURTE
20 septembre 1749 - 28 avril 1843

Reçu Maître le 20 septembre 1777 à Dijon




Jean-Baptiste Kurt dit Courte, Court ou Courde (dans les archives, l'orthographe la plus fréquente est Courte, francisation du nom allemand Kurt) naît le 20 septembre 1749 à Meidelsen en "Empire" (germanique). Son père, Jean Kurt, est menuisier, et il dut travailler en apprentissage chez lui. Nous ignorons tout de son arrivée en France.
Il s'installe à Dijon comme ébéniste où il fait la connaissance de Marguerite Sesseley, dont le père Philippe Sesseley est menuisier-ébéniste dijonnais. Elle deviendra plus tard sa femme.
Le 20 septembre 1777, il est reçu maître menuisier-ébéniste à Dijon, et il doit verser la somme de 15 livres pour droit d'habitandage et d'ouverture de la profession de menuisier-ébéniste.

Une seule estampille : l’œuvre de Jean-Baptiste

Nous le trouvons installé, paroisse Saint-Jean, au n° 2 de la rue Charrue. Sous la Révolution, il va quelques maisons plus loin, au 13, rue Piron jusqu'en 1824.
En 1826, il se rapproche de son fils Pierre, lui aussi ébéniste, rue Chabot-Charny en s'installant 1, rue Buffon.
En 1830, il est installé au n° 3 de la rue Chabot-Charny.
Il eut plusieurs enfants qui suivirent sa trace ; outre Pierre, que nous avons déjà rencontré, Antoine est mentionné comme maître menuisier exerçant "hors la Porte Guillaume" en 1822.
En 1822, c'est un de ses neveux Jean Courte, qui est installé comme menuisier rue Au Change (actuelle rue des Forges). En 1845, Nicolas Courte, ouvrier-ébéniste, travaille rue du Rabot, c'est sans doute un autre neveu.
C'est une famille entière (père, fils et neveux) qui travaille à Dijon dans le métier de menuiserie et d'ébénisterie ; mais contrairement aux membres de la famille Demoulin, chacun œuvre de son côté, et la production de qualité estampillée est l’œuvre seule de Jean-Baptiste Courte.
Jean-Baptiste Courte siégeait en 1785 lors des assemblées de la communauté des menuisiers-ébénistes de la ville de Dijon, aux côtés de son beau-père Philippe Sesseley et des Demoulin père et fils. Il est indéniable que Courte et Demoulin présentent dans leur production et dans leur technique d'étranges similitudes, à tel point qu'il est parfois difficile de distinguer leurs meubles respectifs.

Or, nous n'avons jamais pu trouver la moindre trace dans les archives, sans parler d'association, d'une éventuelle collaboration.
Jean-Baptiste Courte est resté ignoré ; son nom ne figure pas dans bon nombre de répertoires d'artistes du XVIIIème siècle, contrairement aux Demoulin, alors que le travail de Courte est sinon égal à celui des Demoulin, en ce qui concerne la marqueterie et la menuiserie ; sa production est moins variée (essentiellement des commodes et des secrétaires). Le Musée des Beaux-Arts de Dijon possède une commode de style Louis XVI, en bois de violette, d'un travail très soigné, et nous connaissons de lui un secrétaire d'époque "retour d'Egypte", reposant sur des pieds à griffes de lion.

Bibliographie

"Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle"
Pierre Kjellberg
Les Editions de l'Amateur - 2002

"Demoulin et Courte, Ebénistes Dijonnais"
Catherine Gras
L'Estampille, juin 1980